Face à la situation actuelle qu’il dénonce, le collectif de défense de l’hôpital Émile Borel reprend du service pour éviter, selon lui, la fermeture prévue de l’établissement.
Une centaine d’employés hospitaliers nus dans les couloirs de l’établissement. Ils ont posé pour une séance photo unique. Ils cachent leurs parties intimes avec des messages adressés à l’Agence régionale de santé (ARS). « L’ARS nous déshabille », « le staff se déshabille et dénonce » Ou « L’hôpital Saint-Affrique est exposé ». Ils dénoncent la situation actuelle à l’hôpital de Saint-Affrique.
« Vingt ans plus tard, le collectif Émile Borel revient en action pour, une fois de plus, exiger le respect du droit d’accès aux soins de la population du bassin de vie de Saint-Affricain et empêcher la fermeture de l’hôpital de Saint-Affricain. .» C’est par cette déclaration lue au nom du collectif que Régine Sauveplane, infirmière et secrétaire CGT de l’hôpital, a débuté la conférence de presse qui s’est tenue mercredi soir à l’hôpital en présence d’une vingtaine de membres du collectif. Le maire Sébastien David, également président du conseil de surveillance de l’hôpital, était invité.
Médecins élus et usagers main dans la main
Le collectif compte une trentaine de membres (médecins de l’hôpital, du groupe de coopération sanitaire et médecins généralistes, paramédicaux hospitaliers et privés, élus et représentants des usagers). » L’hôpital Saint-Affrique est un hôpital de proximité qui dispense des soins de qualité, poursuit Régine Sauveplane. C’était brillamment certifié. Elle réussit à combiner les services privés et publics pour une offre de soins de santé diversifiée. Le collectif est très inquiet de la tournure des événements et souhaite attirer l’attention de tous sur la situation qui se dégrade de jour en jour. La chirurgie viscérale est déjà fermée. Les lits de médecine, de gériatrie de court séjour ou de soins de suite et de réadaptation sont fermés, même la maison de retraite est menacée. Tout indique que nous allons assister à la fermeture programmée de l’ensemble de notre hôpital. »
La médecine de ville aussi impactée
Le collectif rappelle ensuite qu’en « En 2021, les directions des deux hôpitaux, les maires des deux communes et l’Agence régionale de santé (ARS) ont prévu qu’aucun service ne ferme ni à Saint-Affrique ni à Millau, tant que le nouvel hôpital ne serait pas ouvert. force est de constater que cet engagement n’a pas été tenu ! Et d’expliquer que les médecins généralistes, fortement impactés par la pénurie médicale, se retrouvent en difficulté faute de moyens hospitaliers pour soigner leurs patients.
Le collectif interroge alors : « Comment attirer de nouveaux médecins généralistes s’il n’y a plus d’hôpitaux ? Comment pouvons-nous attirer les familles si nous ne pouvons pas obtenir de soins ? Comment pouvons-nous prendre soin de nos aînés à proximité de chez eux ?
« L’action collective a du sens »
« Le conseil de surveillance n’a plus la puissance de feu qu’il avait », a déclaré le maire Sébastien David. Il y a un sentiment de malaise très fort parmi l’ensemble de la population, médecins, infirmières, personnels soignants et administratifs, en France et peut-être encore plus à Saint-Affrique. Que le collectif renaît me convient très bien. Les maires sont attachés à notre hôpital et au service de proximité qu’il assure. Le vrai directeur général est à Montpellier. L’action collective a du sens. Je milite pour qu’il y ait une pancarte à l’entrée de l’hôpital indiquant que nous recrutons plutôt que de dire que c’est la fin du monde. Nous parvenons à renverser certaines décisions. Il ne faut rien lâcher. »
« C’est un cri du coeur »
Régine Sauveplane a ensuite énuméré les principales revendications du collectif (lire l’encadré). Le docteur Mohamed Zouani regrette que le directeur des deux sites ne vienne qu’une fois par semaine. Le docteur Nasredine El Aoufi lance alors un cri d’avertissement : « Nous avons mis en place des choses qui m’ont semblé de bonne qualité. Si nous ne sommes pas accompagnés, nous n’y parviendrons pas. Nous n’avons pas de clarté. En tant que médecin, nous lançons un cri de désespoir. C’est un appel à aide que nous ne nous sentons pas soutenus. Il n’y a pas d’administration bienveillante. Nous ne pouvons plus le faire. De son côté, Jean-Luc Malet, chef de l’opposition municipale, parle de « Descente aux enfers. C’est scandaleux ce qui se passe dans cet hôpital. On ne peut pas continuer à accepter des choses comme ça. En marge de l’inauguration de la radiologie, a déclaré le directeur de l’ARS, on ne peut pas parler davantage de Saint-Affrique. Nous parler de mutualisation de Saint-Affrique et Millau. Il revient sur les engagements pris par l’ARS. C’est très grave ses fonctions. Soit c’est une faute professionnelle, soit c’est clairement une déclaration de guerre à Saint-Affrique en disant « aujourd’hui nous. « Nous renonçons au fonctionnement de Saint-Affrique tel que nous l’avions prévu » et pend l’un et l’autre.