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Le personnel accusé, la famille intente une action en justice

LLes parents et la sœur de Medhi Narjissi, jeune rugbyman emporté par l’océan le 7 août lors d’une tournée de l’équipe de France en Afrique du Sud, ont contacté mercredi 21 août les services du procureur de la République d’Agen. Une information confirmée à « Sud Ouest » par l’avocat de la famille du disparu, M.etÉdouard Martial. Il a en effet déposé plainte auprès du parquet d’Agen, compétent dans cette affaire puisque Medhi Narjissi, mineur de 17 ans, est domicilié dans la ville-préfecture de Lot-et-Garonne. « Nous signalons officiellement…

LLes parents et la sœur de Medhi Narjissi, jeune rugbyman emporté par l’océan le 7 août lors d’une tournée de l’équipe de France en Afrique du Sud, ont contacté mercredi 21 août les services du procureur de la République d’Agen. Une information confirmée à « Sud Ouest » par l’avocat de la famille du disparu, M.et Édouard Martial. Il a en effet déposé plainte auprès du parquet d’Agen, compétent dans cette affaire puisque Medhi Narjissi, mineur de 17 ans, est domicilié dans la ville-préfecture de Lot-et-Garonne. « Nous signalons officiellement la disparition de Medhi Narjissi et disons en même temps au procureur de la République que nous attendons beaucoup de lui », a déclaré M.et Martial.

L’objectif est d’inciter le procureur de la République d’Agen à ouvrir une information judiciaire pour rechercher les causes de la disparition de Medhi Narjissi, et donc à saisir un juge d’instruction afin que des investigations soient menées pour faire la lumière sur les circonstances de cette tragique affaire.

« Leur détresse et leur désespoir sont insondables », confie M. Martial, qui a des contacts quotidiens avec eux.

« C’est la meilleure solution », insiste l’avocat de la famille du défunt. « Car il faut procéder le plus vite possible, tant que les souvenirs sont frais, aux auditions les plus complètes des témoins du drame, les jeunes joueurs mais surtout les membres de l’encadrement, afin d’établir leur responsabilité. » Le procureur de la République d’Agen, Olivier Naboulet, au vu des circonstances, ne devrait pas s’y opposer.

« Une légèreté mortelle ? »

Pour le père, la mère et la sœur de Medhi Narjissi, l’enjeu, celui de la quête de la vérité, est immense. « Leur détresse et leur désespoir sont insondables », confie M.et Martial, qui a des contacts quotidiens avec eux. Pour les membres du staff du XV de France, déjà suspendus de leurs fonctions par la FFR et qui font l’objet de deux enquêtes – une enquête interne menée par la FFR et une révision des procédures internes qui sera mise en place à l’automne par le ministère des Sports –, une telle procédure pourrait, en fonction de l’examen des responsabilités de chaque partie, aboutir à des poursuites pour homicide involontaire.

Des panneaux d'avertissement sur la plage de Dias avertissent de la nature dangereuse de l'endroit.


Des panneaux d’avertissement sur la plage de Dias avertissent de la nature dangereuse de l’endroit.

RODGER BOSCH/AFP

Avant cela, il s’agira de faire la lumière sur ce qui s’est passé à Dias Beach le 7 août dernier. La direction a-t-elle fait preuve de légèreté en planifiant une séance de récupération musculaire dans l’eau froide de ce coin du Cap de Bonne-Espérance, plage notoirement dangereuse ? « Si légèreté il y a eu, je n’ai pas peur de dire qu’elle a été mortelle. Le président de la FFR, Florian Grill, a lui-même qualifié cette initiative d’absurde. L’enquête devra confirmer ou non si nous sommes bien dans ce contexte », fustige l’avocat de la famille. La famille pourrait s’exprimer publiquement la semaine prochaine selon ses conseils.

Un rapport consulté par « Sud Ouest »

Le site de baignade était-il surveillé avant que les jeunes internationaux en compétition en Afrique du Sud dans le tournoi International Series ne s’y rendent ? Sur place, les panneaux sont explicites : il est écrit noir sur blanc que la baignade à Dias Beach est dangereuse. Plus inquiétant encore est cette déclaration rapportée par le journal « L’Équipe » dans son édition du 16 août, où un garde forestier assure que l’encadrement des U18 avait été informé qu’il ne fallait pas aller se baigner à Dias Beach compte tenu des conditions météo ce jour-là.

Les gardes du parc ont été contactés à 15h16. Plusieurs bateaux ont été mis à l’eau.

Enfin, il semble que l’isolement de Dias Beach ne permette pas ou peu d’accéder aux réseaux de téléphonie mobile, ce qui a pu retarder les appels aux secours lorsqu’il a été constaté que les jeunes joueurs rencontraient des difficultés pour rejoindre la plage en raison de forts courants d’arrachement. Parmi eux, le Rochelais Oscar Potez et Medhi Narjissi ont été emportés vers la zone de surf. Le premier a réussi à rejoindre la plage seul – et non sans mal. Medhi Narjissi n’est plus visible. Le jeune joueur des Maritimes a tenté de secourir son ami, le fils de la légende de la SUA Jalil Narjissi, mais une vague a emporté le jeune demi de mêlée, jeune espoir du rugby français.

Selon le rapport des sauveteurs du NSRI (Institut national de sauvetage en mer), établi ce jour-là et que « Sud Ouest » a pu consulter, des vagues de 3 à 4 m creusent l’océan et un vent de nord de 15 nœuds y souffle. Les gardes du parc sont contactés à 15h16. Plusieurs bateaux sont mis à l’eau, un hélicoptère survole également la zone. En vain. L’écume, d’une épaisseur rare ce jour-là, recouvre la mer.

Quinze jours après sa disparition, Medhi n’a toujours pas été retrouvé.

Jeoffro René

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