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Le Pentagone annule l’accord de plaidoyer de Khalid Sheikh Mohammed, le « cerveau » des attentats

Le Pentagone annule l'accord de plaidoyer passé avec le cerveau des attentats du 11 septembre, Khalid Sheikh Mohammed (photo de juillet 2009)
AFP Le Pentagone annule l’accord de plaidoyer passé avec le cerveau des attentats du 11 septembre, Khalid Sheikh Mohammed (photo de juillet 2009)

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Le Pentagone annule l’accord de plaidoyer passé avec le cerveau des attentats du 11 septembre, Khalid Sheikh Mohammed (photo de juillet 2009)

ETATS-UNIS – Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin a révoqué vendredi 2 août l’accord de plaidoyer négocié pour Khalid Sheikh Mohammed, considéré comme le  » cerveau «  des attentats du 11 septembre 2001, deux jours après cette décision très contestée qui lui aurait épargné la peine de mort.

Cet accord annoncé mercredi pour celui qui reste, après Oussama Ben Laden, la figure la plus détestée liée aux attentats du 11 septembre, a choqué de nombreux proches des près de 3.000 victimes et suscité de virulentes critiques dans le camp républicain.

La révocation est également effective pour les deux coaccusés, Walid bin Attash et Mustafa al-Hawsawi, détenus sur la base militaire américaine de Guantanamo et également visés par l’accord qui leur aurait épargné la peine de mort.

« J’ai décidé, compte tenu de l’importance de la décision de conclure des accords de plaidoyer préalables au procès avec l’accusé (…), que la responsabilité d’une telle décision devrait m’incomber. »explique le ministre dans une brève note.

Mike Rogers, président républicain de la commission des forces armées de la Chambre des représentants, avait notamment envoyé une lettre au secrétaire affirmant que ces accords étaient « inadmissible ».

Pour Mike Johnson, le président de la Chambre des représentants, ils ont eu pour effet de » une claque «  aux familles des victimes tandis que le colistier de Donald Trump pour l’élection de novembre, le sénateur JD Vance, a déclaré lors d’un rassemblement que les États-Unis avaient « Il faut un président qui tue les terroristes, pas qui négocie avec eux ».

Dans sa note, le secrétaire à la Défense a ajouté qu’il révoquait l’autorité de Susan K. Escallier, qui supervisait l’affaire en tant que haute fonctionnaire du ministère de la Défense pour les commissions militaires, sur les trois affaires dont il s’occupait.

« Avec effet immédiat, dans l’exercice de mon autorité, je révoque par la présente les trois accords. » peine négociée signée mercredi, précise-t-on.

L’accord le concernant a notamment permis à Khalid Sheikh Mohammed d’éviter un procès où il encourrait la peine de mort, en échange d’une peine de réclusion à perpétuité, selon les médias américains.

18 ans à Guantanamo

Khalid Cheikh Mohammed, connu sous le nom « KSM » (S pour Cheikh en français), s’est vanté auprès des enquêteurs d’avoir imaginé et organisé les attentats les plus meurtriers de l’histoire. Il croupit depuis 18 ans dans une cellule de la prison ultra-sécurisée de Guantanamo.

La plupart des gens connaissent cet homme de 59 ans grâce à la photo de lui prise la nuit où il a été capturé en 2003, les cheveux ébouriffés et la moustache touffue, vêtu d’un pyjama blanc.

Pakistanais élevé au Koweït, il aurait suggéré l’idée de faire s’écraser des avions au chef d’Al-Qaïda Oussama ben Laden en 1996.

Bien qu’il ne se soit pas initialement enrôlé dans Al-Qaïda, le rapport officiel du 11 septembre le décrit comme« entrepreneur terroriste »qui avait les motivations et les idées pour commettre des attentats mais pas les fonds ni l’organisation nécessaires pour les mener à bien.

Les trois hommes sont accusés de terrorisme et du meurtre de près de 3 000 personnes dans les attentats de New York et de Washington, l’un des épisodes les plus traumatisants de l’histoire des États-Unis.

Ils n’ont jamais été jugés, et les procédures visant à les traduire en justice ont été entravées par la question de savoir si les tortures qu’ils ont subies dans les prisons secrètes de la CIA ont entaché les preuves retenues contre eux.

En mars 2022, les avocats des prisonniers ont confirmé que des négociations étaient en cours pour un éventuel accord de plaidoyer, plutôt qu’un procès devant le tribunal militaire de Guantanamo.

Les accusés demandaient notamment la garantie qu’ils resteraient à Guantanamo, plutôt que d’être transférés dans un pénitencier fédéral sur le continent américain, en isolement.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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