Modération renforcée et collaboration plus claire avec la justice : le PDG et propriétaire de Telegram, Pavel Durov, a annoncé lundi 23 septembre que son réseau social avait mis en place de nouvelles mesures visant notamment « les gens qui ne respectent pas nos règles vendent des produits illégaux ».
« Ces dernières semaines, une équipe de modérateurs utilisant des outils d’intelligence artificielle a rendu le moteur de recherche de Telegram beaucoup plus sûrécrit M. Durov. « Tous les contenus problématiques que nous avons identifiés ne sont désormais plus accessibles dans le moteur de recherche. » Le monde a pu constater que les mots-clés français qui permettaient il y a encore deux semaines de retrouver très facilement des armes, des objets volés ou de la drogue ne renvoient désormais plus aucun résultat.
Collaboration formalisée dans les affaires pénales classiques
M. Durov a également annoncé que les règles officielles de la plateforme avaient changé. « Nous avons précisé que les adresses IP et les numéros de téléphone des personnes qui ne respectent pas nos règles peuvent être divulgués aux autorités en réponse à des demandes légales dûment déposées. »explique le fondateur de l’application.
Jusqu’à récemment, les règles publiées sur le site Telegram stipulaient que ces informations n’étaient transmises aux tribunaux qu’en cas de terrorisme. Désormais, la même page précise que « Si vous êtes suspect dans une affaire impliquant des activités criminelles qui violent également les règles de Telegram, nous procéderons à une analyse juridique des demandes (de la justice) et nous pouvons divulguer votre adresse IP et votre numéro de téléphone aux autorités compétentes ».
Pavel Durov a été arrêté à son arrivée à Paris le 24 août, dans le cadre d’une vaste enquête visant notamment le manque de coopération de la plateforme avec les services de police et de justice, en France et ailleurs dans le monde. Dès le début de la garde à vue de M. Durov, qui a depuis été mis en examen, Telegram a commencé à répondre à des réquisitions judiciaires restées jusqu’alors en suspens, comme le décrit Libérer. Une observation similaire a été faite par le procureur belge. Ces nouvelles mesures « devrait décourager les criminels »C’est ce qu’estime M. Dourov, à qui il est interdit de quitter le territoire français dans l’attente de son procès.