En plein débat budgétaire à l’Assemblée nationale, Philippe Wahl tape du poing sur la table. Les missions que La Poste mène depuis plusieurs années auprès des citoyens ne sont pas suffisamment financées. Le manque à gagner s’élève aujourd’hui à quatre milliards d’euros.
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Depuis 1990, La Poste ne se limite plus à la distribution du courrier ou à la banque. Une multitude d’activités et de missions de service public s’y sont ajoutées petit à petit, dont l’aménagement du territoire ou diverses aides personnelles à la maison, comme le ménage, la garde d’enfants ou le jardinage.
Or, lors d’une récente audition parlementaire, le PDG Philippe Wahl a souligné qu’en six ans, La Poste a dépensé quatre milliards d’euros de plus que ce que l’État lui versait pour accomplir ces missions. En langage administratif, cela s’appelle « sous-rémunération des missions de service public ». L’État délègue des responsabilités mais ne compense pas financièrement pour répondre aux besoins. Selon Philippe Wahl, ces sous-compensations s’élèvent à un milliard d’euros chaque année et les années s’additionnent.
Fin septembre, le PDG était déjà monté au créneau pour défendre le contrat de présence postale dans les territoires, qui finance les 17 000 agences de La Poste en France. Devant l’Association des maires ruraux, à Saint-Julien (Côte d’Or), il a déploré une coupure de 50 millions d’euros de financement en 2024 de la part de l’État.
Ce nouveau déchaînement de Philippe Wahl suscite l’émoi à Matignon : il n’est pas question pour le moment d’aliéner les territoires. Les services du Premier ministre ont rapidement annoncé que l’engagement de l’État auprès de La Poste serait préservé. Bien évidemment, le PDG peut compter sur le nouveau Premier ministre. Michel Barnier se fait savoir sensible à la présence de services publics au plus près des citoyens.