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Le PDG de Ferrari ne veut même pas du marché chinois

Ferrari met en garde ses concurrents contre les voitures électriques chinoises

Face à l’arrivée massive des voitures chinoises sur le Vieux Continent, les mesures protectionnistes de l’Union européenne suffiront-elles ? Chez les constructeurs européens, le sujet suscite beaucoup d’émoi. Pour Ferrari, l’un des meilleurs moyens de faire face à cette nouvelle concurrence est de faire mieux en termes d’innovation. En attendant, la menace d’une réponse chinoise en termes de protectionnisme pourrait affecter l’ensemble du marché, à l’exception de Ferrari. Voici pourquoi.

Les voitures chinoises, un danger pour le marché européen ?

Les marques automobiles chinoises semblent déterminées à conquérir l’Europe. Il faut dire qu’ils n’ont plus beaucoup d’options pour se développer à l’international depuis que le président américain Joe Biden a quadruplé les droits de douane sur les importations de leurs véhicules aux Etats-Unis.

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Après l’Asie, déjà très saturée, le seul grand marché qui reste est l’Europe, notamment pour les voitures électriques qui nécessitent une plateforme particulière que l’Afrique ou l’Amérique du Sud ne possèdent pas encore.

Toutefois, cet arrivage massif n’est pas du goût de tout le monde, notamment des constructeurs européens, et pour cause. Les voitures chinoises ont tout pour plaire : une belle esthétique, des technologies de pointe et tout ça, pour bien moins cher que leurs homologues Made in EU. Il y a donc clairement un marché à protéger.

L’UE sur la voie d’une politique plus protectionniste

Ceci explique certainement pourquoi l’Union européenne s’est lancée dans la mise en œuvre d’une politique protectionniste qui consiste, comme aux États-Unis, à augmenter les taxes sur les voitures électriques fabriquées par des marques chinoises.

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On s’attend toutefois à ce que la réaction européenne soit moins violente que celle des États-Unis, car l’Union veut pouvoir éviter une guerre commerciale avec la Chine, sans pour autant sacrifier ses intérêts économiques.

Il faut dire que les constructeurs chinois peuvent compter sur les subventions de leur pays pour maintenir les prix de leurs voitures très bas. Une pratique que les Européens considèrent comme dopage industriel et donc totalement illégal.

Après avoir ouvert un enquête anti-subventions par Ursula von der Leyen, président de la Commission européenne, les rapports d’enquête sont attendus au plus tard pour juillet 2024. Mais déjà, l’idée d’une augmentation des droits de douane qui, actuellement, ne sont que de 10 % semble avoir été retenue.

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La Chine répond au protectionnisme chinois

Comme on pouvait s’y attendre, la réponse de la Chine ne s’est pas fait attendre. Habitué à la réciprocité, les autorités chinoises ont également annoncé leur intention d’augmenter les coûts d’importation des voitures européennes en Chine.

Ceux qui sont principalement concernés sont les modèles équipés de gros moteurs. Une catégorie dans laquelle on retrouve le haut de gamme premium et tous les constructeurs automobiles de luxe.

Selon Benedetto Vigna, PDG de Ferrari, cela ne doit pas être considéré comme une guerre. « Les gens parlent de guerre, mais je la vois comme une grande compétition». Une concurrence qui peut encore s’avérer dangereuse pour les constructeurs européens. « Pour moi, c’est un appel à l’action pour l’Europe», a-t-il confié.

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En effet, face à la vague d’innovations qui déferle sur l’industrie automobile, l’Europe pourrait bientôt être comparée à un musée industriel si elle ne parvient pas à suivre le rythme de plus en plus imposé par les marques chinoises. Dans le domaine des voitures électriques, ils disposent d’une avance incroyable. Malgré tout, Benedetto considère Ferrari comme l’exception à la règle. En clair, la menace d’une hausse des coûts d’importation des véhicules européens en Chine ne serait pas la même pour l’entreprise d’origine italienne : «La Chine n’est pas pour Ferrari ce qu’elle est pour les autres marques de luxe. Le marché chinois n’est pas encore mature», a-t-il argumenté.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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