Le PDG de Carrefour chahuté par la CGT lors de l’assemblée générale du distributeur
Alexandre Bompard, le patron de Carrefour, a essuyé les sifflets et invectives d’une vingtaine de syndicalistes CGT ce vendredi lors de son discours à l’assemblée générale. Les syndicats s’opposent à l’externalisation de nombreux magasins du groupe.
Le discours du PDG de Carrefour Alexandre Bompard, à l’ouverture de l’assemblée générale de ses actionnaires, vendredi 24 mai, a été perturbé par des chants, des slogans, des sifflets et des invectives émanant d’une vingtaine de syndicalistes CGT, a constaté l’AFP.
Sifflets à l’arrivée au guichet, « voyou », « augmenter les salaires, pas les actionnaires », « même si Bompard ne veut pas, nous sommes là » : une vingtaine de personnes, pour la plupart vêtues de gilets aux couleurs de la CGT. « Le syndicat », a perturbé le discours du patron du distributeur.
« Je vous laisse terminer », a réagi le leader du groupe depuis 2017, avant de continuer à prononcer son discours pendant une vingtaine de minutes malgré les perturbations.
« Désaccord total » avec la direction
Les syndicats sont traditionnellement présents à cette assemblée annuelle des actionnaires, et ils ont la possibilité de s’exprimer. Mais le discours du PDG n’avait pas été ainsi perturbé les années précédentes.
La CGT a annoncé début mai son intention de manifester lors de l’assemblée générale son « désaccord total » avec le projet d’Alexandre Bompard pour 2026.
Ce projet vise « uniquement à démanteler le groupe en le morcelant par la franchise et la gestion locative, au seul bénéfice de quelques-uns, dans le seul but financier d’enrichir ceux qui ont le plus ». estime la CGT.
Externalisation de centaines de magasins
Les syndicats reprochent à la direction de Carrefour d’avoir externalisé plus de 300 magasins et 23 000 salariés – selon un décompte CFDT – via la vente à des tiers, franchisés ou gérants locataires.
Le passage des magasins en franchise ou en location-gestion permet au distributeur de conserver sa part de marché commercial tout en s’affranchissant d’un certain nombre de dépenses, à commencer par les salaires.
Mais cela n’est pas sans conséquences pour les salariés et la branche services de la CFDT a assigné le distributeur en justice « pour pratique abusive de gestion locative et de franchise ».
Le distributeur défend cette politique qui permettrait d’éviter les fermetures des magasins les moins rentables, de relancer l’activité et de préserver l’emploi.