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Le patrouilleur « Commandant Blaison » a surveillé deux navires de guerre chinois près des côtes françaises

Le patrouilleur « Commandant Blaison » a surveillé deux navires de guerre chinois près des côtes françaises

Le 28 juillet, deux navires chinois, le destroyer de type 052 CNS Jiaozuo et le pétrolier ravitailleur CNS Honghu, ont participé à la Journée de la marine russe à Saint-Pétersbourg. Puis, deux jours plus tard, ils ont pris part à un exercice avec la corvette Soobrazitelny dans le golfe de Finlande avant de repartir.

Il est intéressant de noter que le voyage du CNS « Jiaozuo » et du CNS « Honghu » vers la Baltique n’a pas donné lieu à beaucoup de commentaires officiels, alors qu’il est rare de voir des navires de guerre chinois naviguer sous de telles latitudes… alors que l’OTAN considère que la Chine « pose des défis systémiques à la sécurité euro-atlantique ».

Equipé d’un radar multifonctions AESA (antenne réseau active) Type 364A, d’un radar de surveillance aérienne, d’un radar de surface et de sonars, et lourdement armé (missiles de croisière CJ-10, missiles anti-navires YJ-18A et YJ-21, missiles de défense aérienne HQ-9/16, torpilles, canon de 130 mm, etc.), le CNS « Jiaozuo » fait partie de la 46e flotte de la marine chinoise, qui a été récemment déployée dans le golfe d’Aden pour des « missions d’escorte ».

En juillet, les deux navires chinois avaient effectué une « escale technique » à Casablanca, au Maroc, avant de se diriger vers le détroit de Gibraltar. A l’époque, le ministère portugais de la Défense avait indiqué qu’un avion de patrouille maritime P-3C Orion les avait surveillés alors qu’ils passaient au large des côtes portugaises.

Alors que leur route devait passer non loin de la Bretagne, où sont implantées plusieurs bases de la Marine nationale française, dont celle de l’Île-Longue, qui abrite des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), que s’est-il passé ensuite ?

La réponse vient d’être en partie donnée par la Royal Navy. Ainsi, explique-t-elle, l’entraînement chinois a été suivi par le patrouilleur de haute mer (PHM) « Commandant Blaison », équipé notamment d’un radar de surveillance sol-air et d’un sonar de coque.

Ensuite, la frégate Type 23 HMS Richmond a pris le relais du « navire français Commandant Blaison qui maintenait le contact avec le duo chinois au-delà des côtes de son pays », a expliqué la marine britannique. Et de préciser qu’un hélicoptère AgustaWestland Merlin HM2 du 814 Naval Air Squadron avait été demandé.

Puis, en mer du Nord, le CNS « Jiaozuo » et le CNS « Honghu » sont suivis par le patrouilleur belge BNS Pollux.

Un dispositif similaire fut mis en place pour le voyage de retour des navires chinois. La différence est que la Marine belge déploya le patrouilleur BNS Castor, qui passa le relais au HMS Richmond. Il est probable que le PHM Commandant Blaison fut à nouveau sollicité par la suite, la Royal Navy n’ayant rien dit à ce sujet.

« Ces escortes démontrent clairement que la Royal Navy continue de protéger la souveraineté des eaux britanniques. Travailler en étroite collaboration avec nos alliés pour soutenir la sécurité euro-atlantique est une priorité absolue pour ce gouvernement », a déclaré Luke Pollard, ministre britannique des Forces armées.

Selon le communiqué britannique, ce n’est pas la première fois que des navires de guerre chinois naviguent dans les eaux britanniques en vertu d’un « droit de passage innocent ». Cela s’est produit en 2019, lorsque les frégates HMS St Albans et HMS Westminster ont surveillé le « destroyer » CNS Xian, qui se dirigeait alors vers Saint-Pétersbourg.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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