Le patron d’EDF appelle à « une certaine cohérence dans le dispositif fiscal »

Un nouvel impôt sur les bénéfices des énergéticiens ? Une éventuelle reconduction de la contribution sur la rente inframarginale de production d’électricité (CRIME) est loin d’être bien accueillie par EDF. « Nous ne savons pas encore ce qui a été décidé par les pouvoirs publics. J’appelle à la cohérence dans les dispositions fiscales. Une taxe sur la production d’électricité n’aura pas d’effet positif sur la décarbonation, les prix et les investissements. Elle aura un effet contraire à la politique de décarbonation.« , a souligné Luc Rémont, PDG d’EDF, vendredi 26 juillet en marge de la publication des résultats du groupe.

La période est d’autant plus cruciale pour EDF que les prix de l’électricité sont en baisse. Certes, ils ne sont pas revenus aux niveaux d’avant-guerre en Ukraine, mais à 60 euros le mégawattheure, ils sont très loin des sommets de 2022. Le temps des super profits semble bel et bien révolu pour l’énergéticien ; il n’aura duré qu’un an, tandis que le groupe doit procéder à d’importants investissements.

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Luc Rémont appelle non seulement à la cohérence fiscale, mais aussi à la visibilité et à la stabilité des mesures fiscales. Son groupe n’est pas le seul concerné. Le stop-and-go de mon Prim’Renov, la valse hésitante autour des incitations à l’installation de pompes à chaleur (PAC) ont pesé sur les décisions d’investissement des clients de l’entreprise, et donc sur les résultats de cette dernière.Nous constatons une baisse significative du nombre d’installations de pompes à chaleur chez les consommateurs. Une réglementation très instable n’aide pas à faire des choix éclairés. Pourtant, une pompe à chaleur, c’est une facture de chauffage qui baisse de 40%.« , a mentionné Luc Rémont.

Une politique d’arrêts et de redémarrages néfaste

Les industriels sont eux aussi concernés. EDF, notamment via sa filiale Dalkia, promeut l’utilisation des PAC pour décarboner les usages. Dalkia a présenté son premier PAC très haute température, avec une première utilisation chez le papetier Wepa Greenfield, spécialisé dans le recyclage des vieux papiers.

De même, les déclarations sur un éventuel report de la fin de la commercialisation des voitures thermiques au profit des électriques n’arrangent pas EDF, alors que le groupe fait de l’électrification des usages l’une de ses priorités.Une voiture électrique coûte quatre fois moins cher au kilomètre qu’une voiture thermique« , a rappelé Luc Rémont. Le nombre de points de recharge déployés par EDF a augmenté de 12 %, sa production d’électricité est repartie à la hausse. Il faut maintenant que la demande suive. Pour cela, la visibilité et la réduction de la pression fiscale sur la consommation d’énergie décarbonée semblent essentielles.