Le patron de Nexity veut aligner la fiscalité des revenus locatifs sur celle des dividendes
Véronique Bédague, PDG de Nexity, a appelé France Info à des mesures fortes pour relancer un secteur de la construction dévasté. Il propose notamment d’avoir une fiscalité similaire à celle qui s’applique en bourse pour les revenus locatifs.
La hécatombe continue dans le secteur du BTP et cette fois c’est Nexity qui en fait les frais. Le groupe a annoncé la suppression de 502 postes pour faire face à la profonde crise de la construction. Une décision difficile, précise Véronique Bédague, PDG de Nexity, à France Info mais visiblement pas surprenante : « Le marché du logement collectif a baissé de 40 % en 2 ans. (…). Dans ces ordres de grandeur, nous sommes obligés de transformer le business.
Et elle ajoute « En tant que patron, ce n’est pas le premier geste que nous voulons faire. Nous voulons nous développer, créer des emplois, intégrer les jeunes, cette décision n’a pas été facile à prendre. Nous avons chuté d’environ 30% en 2 ans donc il était tout à fait normal que nous ajustions notre outil de production. C’est la promotion qui est affectée donc nous nous transformons.
« Faire revenir les investisseurs »
Mais quelles sont les solutions pour éviter que d’autres postes soient affectés ? « Nous devons ramener les investisseurs dans le secteur du logement. L’ancienne Première ministre Elisabeth Borne, à sa sortie du CNR (Conseil national pour la refondation du logement) à l’été 2023, a déclaré « dès la prochaine loi de finances, nous prendrons des mesures pour rendre plus attractif l’investissement dans le logement ». « Cela n’a pas été fait, c’est absolument urgent », répond Valérie Bédague.
Le patron de Nexity estime qu’avec l’arrivée du nouveau Premier ministre Gabriel Attal, « la prise de conscience est là, maintenant il faut agir ». Et pour elle, la meilleure façon d’agir serait de « regarder la rentabilité de l’investissement dans le logement et de ramener les investisseurs dans le secteur du logement ». Pour cela, Valérie Bédague le préconise : « La fiscalité doit être équivalente sur un dividende, sur un coupon d’obligation, sur le logement. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. L’investissement dans le logement est très défavorisé ».
Les revenus du capital (dividendes, plus-values…) sont actuellement soumis à un impôt forfaitaire unique (PFU ou « flat tax ») de 30 %. Il existe la possibilité d’être imposé au barème de l’impôt sur le revenu si cela est plus avantageux.
Dans l’immobilier locatif, la fiscalité est bien plus complexe. Vous devez choisir entre des réductions forfaitaires pour charges (qui dépendront du statut du logement, meublé ou loué vide) ou pour charges réelles, avant d’être imposé à l’impôt sur le revenu (qui peut monter jusqu’à 49% pour les revenus les plus élevés). auxquelles on ajoute les cotisations sociales (17,2%). Les revenus locatifs peuvent donc être imposés à un taux allant jusqu’à 66,2% après déduction. La fiscalité est donc généralement beaucoup plus lourde sur les revenus locatifs, d’autant qu’il faut y ajouter la taxe foncière que paient les propriétaires.