En novembre 2023, l’Observatoire français de la concurrence a procédé à des perquisitions, appelées « opérations de visite et saisie » (OVS), dans les locaux du groupe Loste et ceux de la Fédération française des entreprises de charcuterie (FICT). Selon la chronologie établie par l’Autorité, Antoine d’Espous, le patron du groupe Loste, également vice-président du lobby du secteur, s’était éclipsé de son bureau parisien pendant une heure et demie, avec son téléphone et sa tablette. sans se présenter aux responsables d’OVS au sein de leur entreprise.
Mensonges et falsification de preuves
Appelé par un responsable de la FICT, à la demande des enquêteurs, il a déclaré qu’il était en déplacement au Royaume-Uni et ne pouvait se présenter dans les locaux de cet organisme chargé de défendre les intérêts du secteur, dont il est vice-président. .
Quant à la directrice juridique du groupe Loste, elle a expliqué ne pas l’avoir vu dans le bureau, avant de se retirer. « Les comportements en cause entraînaient nécessairement un risque de perte ou d’altération des preuves », souligne l’Autorité dans sa décision.
Ce texte anonymise l’accusé. Pourtant, le vice-président de la FICT Antoine d’Espous se présente sur LinkedIn comme le patron du groupe Loste, dont la maison mère est domiciliée au Luxembourg mais est à la tête de 18 usines en France.
Accords de prix
Cette entreprise fabrique de la charcuterie (jambons, saucissons) dans plusieurs usines en France. L’Autorité ne communique pas le chiffre d’affaires global du groupe.
Ce n’est pas la première fois que l’Autorité de la concurrence enquête sur les pratiques des fabricants de charcuterie. En 2020, un « cartel du jambon » a été condamné pour des accords sur les prix entre 2010 et 2013. La sanction initiale, de 93 millions d’euros, a été réduite à quelque 39 millions d’euros en appel.