le patron de Doctolib opposé à l’empreinte de carte bancaire obligatoire avant le rendez-vous
Sur le fond, Doctolib est favorable à la mise en place d’une « taxe lapin » de 5 euros, ce que le Premier ministre Gabriel Attal a réclamé samedi afin de limiter les rendez-vous médicaux non respectés. Mais concrètement, comment faire payer cette somme au patient fautif ? Pour l’exécutif, l’astreinte devrait être retenue grâce à l’empreinte de carte bancaire prise par les plateformes de rendez-vous, et les médecins pourront l’appliquer, ou non. Une solution à laquelle s’oppose Stanislas Niox-Chateau, président-directeur général de Doctolib.
« Il ne faut pas créer une nouvelle charge administrative pour les soignants et entraver l’accès aux soins »a jugé M. Niox-Chateau, interrogé par France Inter, mercredi 10 avril. « Il y a 15 % de patients qui sont en situation d’illettrisme (qui n’ont pas Internet ou ne savent pas comment l’utiliser) et 5% qui ne possèdent pas de carte bancaire. Il est impensable d’entraver l’accès aux soins pour eux », a encore justifié le patron de Doctolib.
M. Niox-Chateau pointe également le problème des rendez-vous qui ne se prennent pas en ligne. Selon lui, c’est à l’Assurance maladie de gérer cette « taxe lapin », en déduisant les 5 euros du prochain rendez-vous du patient.
« Mécanisme de responsabilisation »
M. Attal avait déjà annoncé, lors de sa déclaration de politique générale, sa volonté de mettre en place une « taxe lapin ». Cette sanction financière fait partie d’une série de mesures annoncées samedi pour tenter de réduire les déserts médicaux. Selon Matignon, il s’agit « répondre aux préoccupations majeures des Français : l’accès aux médecins, la possibilité de trouver un rendez-vous dans des délais acceptables ». « Nous ne pouvons plus (…) permettre (avoir manqué des rendez-vous médicaux) »a déclaré le Premier ministre, qui souhaite la mise en place d’un « mécanisme de responsabilisation ».
Le gouvernement espère donc qu’à partir du 1euh Janvier 2025, sur les plateformes de rendez-vous en ligne, une astreinte financière de 5 euros sanctionne le patient qui ne se présente pas et qui ne prévient pas moins de vingt-quatre heures à l’avance.
Selon l’ordre des médecins et certains syndicats, comme l’Union française pour une médecine libre, le coût de ces « lapins » est estimé à 27 millions de consultations perdues chaque année – une estimation qui n’est pas statistiquement robuste, faute d’étude exhaustive. de professionnels de santé ou étude statistique réalisée sur un échantillon représentatif de praticiens français.