le patron de Carrefour critique « une politique économique à bras-le-corps »
Alexandre Bompard dénonce la hausse « temporaire » d’impôts que le gouvernement veut imposer aux entreprises. Ces mesures nous remettront « en queue du peloton européen », accuse-t-il.
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«Les mesures qui ont été annoncées» dans le cadre du projet de loi de finances 2025 « sont une politique économique frontale »» se désole jeudi 17 octobre sur France Inter Alexandre Bompard, PDG de Carrefour. Il dit qu’il s’inquiète « niveau de déficit public » et un dérapage budgétaire inattendu. Il assure que la France est désormais « en queue de peloton en termes de qualité des finances publiques » en Europe.
Le patron du géant de la distribution critique notamment la hausse temporaire d’impôts que le gouvernement veut imposer à quelques centaines d’entreprises. Alexandre Bompard ironise sur le côté temporaire, affirmant qu’il peut faire un « liste des impôts dits temporaires devenus permanents ». Il assure que Carrefour « est actuellement imposé sur 67% de ce qu’il gagne en France » et prévient que si de nouvelles augmentations doivent être décidées, les niveaux atteints alors seront « confiscatoire », il y aura «moins de compétitivité» et cela risque d’avoir aussi des conséquences sur l’investissement. Il cite notamment l’exemple de « la contribution sociale au remboursement de la dette créée (en 1996) pour deux ans et qui existe toujours ». « Évidemment, ils annoncent que c’est pour 2025 et 2026, car en 2027, quelqu’un d’autre nous dira que la situation des finances publiques ne s’améliore pas », dit-il.
« Nous sommes en queue de peloton en termes de qualité des finances publiques » prévient Alexandre Bompard qui se dit « inquiet ». Il réfute le « cadeaux » apportée aux entreprises avec la réduction du taux d’impôt sur les sociétés de 33% à 25% lors du premier mandat d’Emmanuel Macron. «Ils ont ramené la France dans la moyenne européenne» se défend le patron de Carrefour. « Nous avons retrouvé la productivité, l’investissement et l’emploi. » Et là on prend des mesures « ce qui nous remet en queue de peloton », il désespère.
Le PDG de Carrefour estime que l’effort budgétaire doit avant tout être assumé par l’Etat, appelant à « faire des économies sur les services publics ». Il évoque notamment le « 1 500 des milliards de dépenses publiques » qui représentent « 57 % du PIB, soit dix points de plus que les autres pays européens ». Il invite « repenser le rôle et les missions de l’État » et remettre en question d’éventuelles fermetures d’opérateurs et d’agences publics.