Le patron d’Arianegroup exige que les satellites publics européens soient lancés par Ariane 6
Ariane 6 a placé mardi en orbite une douzaine de micro-satellites, marquant le succès du vol inaugural de la fusée et le retour de l’accès autonome à l’espace pour l’Europe.
Le PDG d’Arianegroup, Martin Sion, a appelé vendredi les Etats européens à choisir Ariane 6 pour lancer des satellites publics européens, pointant un « problème de bon sens » dans le choix d’Eumetsat de s’appuyer sur SpaceX pour ses satellites météorologiques européens. « Tout le monde a beaucoup contribué à faire de ce programme un succès. Et ce serait encore du bon sens de dire que maintenant qu’une fusée est disponible, les satellites institutionnels, donc financés par des fonds publics, devraient être lancés par une fusée européenne », a déclaré Martin Sion sur France Inter.
« J’appelle à un peu plus de bon sens au niveau européen », a-t-il poursuivi.
Ariane 6 a placé mardi en orbite une douzaine de micro-satellites, marquant le succès du vol inaugural de la fusée et le retour de l’accès autonome à l’espace pour l’Europe, malgré l’échec de la rentrée atmosphérique de l’étage supérieur en fin de mission.
La décision d’Eumetsat « difficile à comprendre » pour le patron de l’ESA
Ce vol était stratégique pour les Européens qui veulent continuer à exister face au géant américain SpaceX qui lance ses fusées réutilisables Falcon 9 environ deux fois par semaine. Or, Eumetsat a annulé fin juin le lancement de son satellite MTG-S1 prévu sur Ariane 6 début 2025 au profit de l’américain SpaceX, invoquant des « circonstances exceptionnelles » non précisées.
« Il y a un problème de bon sens », a réagi le patron d’Arianegroup, soulignant « les efforts financiers qui ont été faits » par les pays et les industriels européens.
Le patron de l’Agence spatiale européenne ESA, Joseph Aschacher, avait déjà jugé « difficile à comprendre » la décision d’un organisme intergouvernemental de 30 pays européens au détriment du principe de souveraineté européenne. Les raisons de la décision d’Eumetsat « restent obscures », a indiqué Martin Sion.
Décidé en 2014, Ariane 6 pourra placer des satellites en orbite géostationnaire, à 36 000 kilomètres d’altitude, comme Ariane 5, ainsi que mettre en orbite des constellations de satellites à quelques centaines de kilomètres de la Terre.