Les Britanniques se rendront aux urnes jeudi 4 juillet pour des élections générales qui ouvriront un nouveau chapitre de leur histoire : les travaillistes sont les grands favoris pour évincer les conservateurs, extrêmement impopulaires après quatorze ans au pouvoir.
Quelque 46 millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour renouveler les 650 sièges de la Chambre des communes. Chaque député est élu au scrutin uninominal majoritaire, qui privilégie les grands partis. Les bureaux de vote sont ouverts de 8h (heure de Paris) à 22h (23h à Paris). Des estimations seront publiées par les médias britanniques à la fermeture des bureaux de vote, avant que les résultats définitifs ne soient attendus aux premières heures de la matinée.
Dans les sondages, le Labour arrive en tête avec en moyenne 40% des intentions de vote contre 22% pour les conservateurs, 16% pour Reform UK (le parti de Nigel Farage, ancien pro-Brexit, qui pourrait entrer au Parlement après sept tentatives infructueuses) et 10% pour les libéraux-démocrates.
Les fractures du Brexit, la gestion hasardeuse de la pandémie de Covid, la flambée des prix et la montée de la pauvreté, les hôpitaux publics à bout de souffle, la valse des Premiers ministres… La succession des crises depuis 2010 a fait naître une telle envie de changement que les conservateurs ont avoué ces derniers jours qu’ils se battaient non pas pour gagner mais pour limiter la majorité promise aux travaillistes.
Pour Rishi Sunak, cinquième Premier ministre conservateur en 14 ans, ces élections marquent la fin d’une campagne qui s’est transformée en chemin de croix. L’ancien banquier d’affaires et ministre des Finances de 44 ans a accumulé les embûches, écourtant sa présence aux célébrations du 80e anniversaire de son accession au pouvoir.et anniversaire du débarquement en Normandie et tarde à réagir aux soupçons de paris frauduleux dans son camp sur la date des élections.
Sauf développement inattendu, ce sera Keir Starmer, un ancien avocat des droits de l’homme de 61 ans, qui sera chargé vendredi par le roi Charles III de former un gouvernement, après avoir ramené son parti au centre-gauche et promis le retour du » sérieux « en puissance.
Durant sa campagne, Keir Starmer a mis en avant ses origines modestes – une mère infirmière et un père outilleur –, à l’opposé de son adversaire multimillionnaire. Il compte sur une stabilité retrouvée, l’intervention de l’État et des investissements dans les infrastructures pour relancer la croissance, ce qui devrait permettre de redresser les services publics, en déclin depuis l’austérité du début des années 2010.
Après le travail quotidien Le Financial Times ou le magazine L’économistec’est le tabloïd Le soleil qui a appelé mercredi à voter travailliste. « Le temps du changement est venu »affirme le journal populaire appartenant au magnat Rupert Murdoch, dont le basculement vers le Parti travailliste en 1997 s’est avéré crucial pour la victoire de Tony Blair.
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