Le parti de Viktor Orban boycotte le débat parlementaire sur l’espionnage russe
Le parti au pouvoir de Viktor Orban en Hongrie a boycotté vendredi soir une session parlementaire extraordinaire convoquée par l’opposition en raison des cyberattaques russes minimisées par le gouvernement. « Le scandale n’est pas que des hackers russes aient attaqué la Hongrie »Le député d’opposition Bence Tordai a déclaré à l’AFP : « mais le gouvernement n’a eu aucune réaction ». « Il reste silencieux lorsque les secrets hongrois et ceux de nos alliés de l’Union européenne et de l’OTAN sont volés par des espions russes »il ajouta.
Dans un communiqué transmis à l’AFP, le parti Fidesz de Viktor Orban a estimé pour sa part que cela « initiative de gauche » était un « farce » et qu’il « ne participerait donc pas à la séance ». Il avait décrit comme « La campagne électorale ment » des informations parues dans la presse avant les élections législatives de 2022 et faisant état de l’infiltration des systèmes du ministère des Affaires étrangères un an plus tôt par les services russes.
« 930 serveurs compromis »
Mais à la mi-mai, le site d’information 444 a de nouveau confronté le ministre des Affaires étrangères Peter Szijjarto avec un rapport des services de renseignement hongrois qu’il avait obtenu et qui documentait les dégâts causés par les attaques de pirates informatiques. D’après ce document, « plus de 4 000 postes de travail et plus de 930 serveurs ont été compromis » par les groupes APT 28 du GRU et APT 29 du FSB, les services de renseignement russes.
La semaine dernière, le leader nationaliste Viktor Orban a cherché à minimiser la portée de ce piratage. « Essayer d’accéder aux données d’autrui est une routine quotidienne dans chaque État et la Hongrie ne fait pas exception »» a-t-il déclaré, même s’il est le seul dirigeant de l’UE à avoir maintenu un haut niveau de coopération avec Moscou malgré l’invasion russe de l’Ukraine. « Du nord au sud, d’est en ouest, les tentatives d’intrusion sont constantes »il a déclaré au tabloïd Blikk. Le gouvernement a insisté sur le fait que, selon lui, « pas de données confidentielles » n’était pas « Tombé entre les mains d’un inconnu » et qu’en cela, l’attaque n’avait pas « n’a pas porté de fruit ».