Le parti de Scholz remporte de justesse les élections régionales face à l’extrême droite
Le Parti social-démocrate allemand a remporté de justesse dimanche une élection régionale clé face à l’extrême droite, offrant un répit au chancelier Olaf Scholz, de plus en plus critiqué et affaibli dans son pays.
Le SPD est crédité de 31 à 32% des voix à ce scrutin dans le Brandebourg, qui entoure la capitale Berlin à l’est du pays, en forte hausse par rapport aux élections précédentes, contre 29 à 30% pour le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), selon les sondages de sortie des urnes des chaînes de télévision publiques ARD et ZDF.
Ce score traduit une nouvelle percée de l’extrême droite allemande, après deux scores déjà records pour elle lors de deux autres élections régionales le 1er septembre, en Thuringe, que l’AfD a remportée, et en Saxe, où elle est arrivée juste derrière les conservateurs.
Mais le résultat du Brandebourg est une déception pour ce mouvement anti-migrants et pro-russe, qui devançait jusqu’à récemment les sociaux-démocrates dans les sondages.
Plébiscite pour Woidke
Pour le SPD, il s’agit d’un succès inattendu, car il perd du terrain à chaque élection depuis des mois et, comme le chancelier Olaf Scholz, a atteint des niveaux record d’impopularité au niveau national.
Cette victoire doit peu à Olaf Scholz et beaucoup au chef du gouvernement régional de Brandebourg, Dietmar Woidke.
Au pouvoir dans la région depuis 2013, ce social-démocrate reste très populaire et avait transformé le scrutin en un plébiscite sur sa personnalité et une élection pour ou contre l’extrême droite. Il avait prévenu qu’il se retirerait s’il n’arrivait pas en tête.
Son pari semble avoir porté ses fruits. Le SPD, selon les estimations des chaînes de télévision, progresse sensiblement par rapport aux élections précédentes de 2019, où il avait atteint 26,2 %. L’AfD a également gagné près de sept points en cinq ans.
Des inégalités persistantes
« Le plus important pour moi était d’empêcher l’AfD de devenir trop grande »a commenté Robin Westphal, un étudiant de 20 ans, dans un bureau de vote de Potsdam.
Même de justesse, cette victoire régionale offre un répit à Olaf Scholz, au moment où il apparaît plus affaibli que jamais au niveau national, à un an des législatives pour lesquelles les sondages placent l’opposition conservatrice en pole position.
Sa coalition tripartite, qui comprend également des écologistes et des libéraux, est déchirée par des divergences croissantes.
Le président du FDP, Christian Lindner, n’a pas exclu de quitter le pays cette semaine si les trois partis ne parviennent pas à s’entendre sur des priorités communes.
Les conservateurs ont déjà leur candidat, puisqu’ils ont désigné cette semaine le chef de la CDU, Friedrich Merz.
Surfant sur le mécontentement des habitants de l’ex-RDA, terreau particulièrement fertile en raison des inégalités persistantes depuis la réunification, l’AfD est, de son côté, portée par le retour au premier plan des débats sur la sécurité et l’immigration.
Une série d’attaques à motivations islamistes présumées secouent l’Allemagne depuis fin août, dont une triple agression au couteau à Solingen (ouest) lors d’une fête publique pour laquelle un Syrien de 26 ans a été arrêté.
Dans le Brandebourg, l’immigration est la première préoccupation des électeurs, selon un récent sondage.
« Bien sûr, nous devons aider les gens, mais nous ne pouvons pas en accueillir trop ici. »juge Edeltraud Wendland, 82 ans, à Potsdam.
Le pays compte un nombre record de réfugiés, avec 3,5 millions de personnes, dont 1,2 million d’Ukrainiens.
Selon les premières estimations, les sociaux-démocrates semblent bien placés pour continuer à gouverner le Brandebourg en coalition avec les conservateurs (12%) et les Verts (5%).
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