Le parti au pouvoir en Géorgie ramène une loi controversée sur les « agents étrangers » à la russe – POLITICO
Selon l’analyse réalisée par Human Rights Watch lorsque la loi a été proposée pour la première fois, le projet de loi « imposerait des exigences supplémentaires en matière de déclaration, d’inspections et de responsabilité administrative et pénale, y compris jusqu’à cinq ans de prison en cas de violations ».
La Russie a eu recours à des mesures similaires pour évincer les groupes de la société civile qui critiquent le gouvernement. Le plus haut diplomate de l’UE, Josep Borrell, a précédemment déclaré que la version géorgienne de la loi serait « incompatible avec les valeurs et les normes de l’UE » et « allait à l’encontre de l’objectif déclaré de la Géorgie d’adhérer à l’UE ».
Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Géorgie pendant deux jours en mars 2023 dans le cadre de manifestations contre la législation qui prévoit que la police utilise des gaz lacrymogènes et des équipements anti-émeutes contre les manifestants. Le gouvernement a été contraint d’abandonner le projet de loi « sans condition », tout en laissant entendre qu’il pourrait le ramener à une date ultérieure.
Eka Gigauri, directrice exécutive de l’ONG anti-corruption Transparency International Georgia, qui serait elle-même susceptible d’être qualifiée d’agent étranger, a accusé Georgian Dream de suivre « le manuel russe ».
« Nous n’allons pas nous stigmatiser et mettre cette pancarte disant ‘nous sommes des espions’ parce que nous nous considérons comme des patriotes faisant tout ce que nous pouvons pour rendre ce pays meilleur », a-t-elle déclaré à POLITICO.
La semaine dernière, le gouvernement géorgien a annoncé qu’il présenterait un projet de loi visant à criminaliser la promotion des relations homosexuelles, à l’instar des règles strictes de la Russie en matière de « propagande LGBTQ+ ». Ce projet de loi a été présenté malgré l’avertissement de Bruxelles au pays potentiel membre de l’UE, qui a obtenu le statut de candidat en décembre 2023, de renforcer la protection des droits de l’homme.