le parquet demande que l’ex-anesthésiste soit déféré au tribunal
Le praticien, qui continue de clamer son innocence, est soupçonné d’avoir pollué les poches de perfusion de patients dans des cliniques de Besançon entre 2008 et 2017 pour provoquer des arrêts cardiaques. Douze personnes sont mortes.
Le parquet de Besançon a demandé le renvoi devant le tribunal de l’ancien médecin anesthésiste Frédéric Péchier, soupçonné de 30 intoxications de patients dont 12 mortels dans des cliniques de Besançon, a annoncé jeudi le procureur de la République, Étienne Manteaux. « Le parquet a demandé le non-lieu de Frédéric Péchier pour les 30 empoisonnements présumés correspondant à l’ensemble des affaires pour lesquelles il était mis en examen »a déclaré le magistrat lors d’une conférence de presse.
Le praticien, âgé de 52 ans, ne cesse de clamer son innocence depuis le début de cette affaire. « Les faits qui lui sont reprochés n’ont rien à voir avec des actes d’euthanasie »a souligné Manteaux. « Ce qui lui est reproché, c’est d’avoir empoisonné des patients en bonne santé, pour nuire à des collègues avec lesquels il était en conflit. »
Provoquant un arrêt cardiaque
Le procureur a insisté « le côté atypique et insolite des charges qui pèsent sur l’accusé ». L’ancien anesthésiste est soupçonné d’avoir pollué, entre 2008 et 2017, les poches de perfusion de patients de deux cliniques privées de Besançon pour provoquer des arrêts cardiaques puis démontrer ses talents de réanimateur, mais aussi pour discréditer des collègues avec lesquels il était en conflit.
Dans la grande majorité des cas, les experts ont jugé qu’il y avait « de forts soupçons » – dans certains cas « certitudes » – que des substances à doses parfois mortelles avaient été administrées à des patients venus se faire opérer dans les deux cliniques de Besançon où officiait Péchier, souvent pour des interventions bénignes. Au total, l’anesthésiste a été définitivement mis en examen pour 30 cas, dont 12 mortels. Pour deux autres affaires, faute de charges suffisantes, Péchier a été placé sous le statut plus favorable de témoin assisté.