Les nouvelles les plus importantes de la journée

Le parquet de Paris ouvre une information judiciaire et requiert la mise en examen du réalisateur

Le cinéaste, accusé de violences sexuelles par trois actrices, a été placé en garde à vue lundi, tout comme Jacques Doillon, visé par la même enquête pour d’autres faits similaires. Ce dernier a été remis en liberté pour raisons médicales.

Publié


Mise à jour


Temps de lecture : 3 min

Benoît Jacquot au Festival international du film de Berlin, le 17 février 2018. (MAURIZIO GAMBARINI / ANADOLU AGENCY / AFP)

Il a passé 48 heures en garde à vue. Le réalisateur Benoît Jacquot, 77 ans, accusé par trois actrices, dont Judith Godrèche, de violences sexuelles, a été présenté mercredi 3 juillet à un juge d’instruction. Le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert une information judiciaire et requis sa mise en examen et son placement sous contrôle judiciaire. L’information judiciaire porte sur des faits de violences sexuelles commises par trois actrices, dont Judith Godrèche. « viols, agressions sexuelles et violences, susceptibles d’avoir été commis entre 2013 et 2018 au préjudice » de l’actrice Julia Roy, 34 ans aujourd’hui, et de « viol sur mineur par personne ayant autorité, viol par partenaire, susceptibles d’avoir été commis entre 1998 et 2000, et en 2007 » au détriment d’Isild Le Besco, 41 ans.

Le cinéaste Jacques Doillon, 80 ans, a également été placé en garde à vue lundi dans le cadre de la même enquête ouverte en février par le parquet de Paris. en particulier pour « viol sur mineur de moins de 15 ans années par personne en position d’autorité »Après Plainte de Judith Godrèche52, contre les deux directeurs. Sa garde à vue a été levée mardi soir « pour des raisons médicales »a déclaré le parquet, précisant qu’il « « La procédure a été envoyée aujourd’hui pour évaluer la portée et les modalités du suivi à donner »Dans les deux procédures, les plaignantes ayant dénoncé des faits qui ne figurent pas dans la période de prévention retenue – 2013-2018 pour Julia Roy et 1998-2000 et 2007 pour Isild Le Besco – « sera contacté personnellement », ajoute la même source.

Les faits dénoncés par Judith Godrèche, qui affirme avoir vécu une relation de« poignée » et de « perversion » avec Benoît Jacquot de Les victimes, qui ont été arrêtées entre 1986 et 1992, ne sont pas visées par l’enquête judiciaire en raison notamment de la prescription, a appris franceinfo de source proche du dossier. Une enquête avait néanmoins été ouverte pour identifier d’autres victimes potentielles qui n’étaient pas prescrites. Julia Roy et Isild Le Besco ont décrit, dans la presse et dans un livre pour cette dernière, le comportement d’un réalisateur qui profitait de son aura et de sa position pour exercer une influence sur elles. Elles ont porté plainte après Judith Godrèche dans cette affaire.

« Nous prenons acte de la saisine d’un juge d’instruction de Benoit Jacquot pour des faits de même nature que ceux commis à l’encontre de Judith Godrèche, dont les faits sont, en ce qui la concerne, prescrits. »L’avocate de Judith Godrèche, Laure Heinich, a réagi auprès de l’AFP. Sa cliente « peut néanmoins se sentir entendu à travers la décision prise par le parquet »a souligné l’avocate. Sur son compte Instagram, Judith Godrèche confirme ces propos.

Benoît Jacquot conteste les faits qui lui sont reprochés. Après son placement en garde à vue, son avocate Julia Minkowski a réagi en affirmant que le cinéaste serait « pouvoir enfin s’exprimer devant les tribunaux »dénonçant une « ultra-médiatisation » et déplorant « dysfonctionnements de la justice ».

Jacques Doillon clame également son innocence et a porté plainte contre Judith Godrèche pour diffamation. L’actrice et réalisatrice accuse le réalisateur, ex-mari de Jane Birkin et père de l’actrice Lou Doillon, d’avoir « abusé » d’elle quand elle avait 15 ans, dans son « bureau » et sur le tournage du film La fille de quinze ans. Jacques Doillon « aurait dû être entendu dans le cadre d’une audience libre compte tenu de l’ancienneté des faits, de leur prescription acquise depuis plus de deux décennies, et du classement sans suite inévitable qui clôturera cette enquête », a commenté son avocate, Marie Dosé, lorsque sa cliente a été placée en garde à vue.

Quitter la version mobile