Le parlement ukrainien vote « historiquement » pour rejoindre la Cour pénale internationale
Le débat sur l’adhésion à l’institution a été houleux en Ukraine, certains craignant que les combattants ukrainiens soient ciblés par les procédures de la CPI.
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Après des années d’atermoiements et malgré l’opposition des militaires, le Parlement ukrainien a voté mercredi 21 août l’adhésion de Kiev à la Cour pénale internationale (CPI) dans l’espoir de punir la Russie pour des crimes de guerre présumés commis en Ukraine, ont annoncé plusieurs députés.
La question est très sensible en Ukraine, où beaucoup craignent que ses forces armées combattant l’armée russe puissent à leur tour être ciblées par la CPI, dont la mission est de poursuivre les auteurs de génocide, de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre et d’agression.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a salué la « décision historique ». « Ce fut un long voyage, plein de défis, de mythes et de peurs. Aucun d’entre eux n’était vrai. Et aujourd’hui, nous y sommes enfin. »Au total, 281 parlementaires ont voté pour la ratification du Statut de Rome, traité fondateur de la CPI, alors qu’un minimum de 226 était requis, et pour que l’Ukraine devienne le 125e membre de cette institution, ont annoncé plusieurs élus sur les réseaux sociaux.
Cette décision ouvrira « de plus grandes possibilités de punir les Russes et renforceront l’isolement de la Russie »« Nous avons besoin d’une réponse rapide », a salué sur Facebook la députée du parti présidentiel Evguenia Kravtchouk. Selon elle, l’Ukraine a invoqué l’article 124 du Statut de Rome, qui permet d’exempter, pendant sept ans, tout Ukrainien, civil ou militaire, de toute poursuite pour crimes de guerre par la CPI.
La ratification de ce document soumis au Parlement par le président Volodymyr Zelensky fait partie des engagements de Kiev envers l’Union européenne, a-t-elle ajouté. « C’est une mesure nécessaire, pleinement justifiée et sûre »a déclaré le député. Après que l’armée russe a commencé son invasion de l’Ukraine en 2022, la CPI a déjà émis des mandats d’arrêt contre le président Vladimir Poutine et plusieurs autres hauts responsables civils et militaires russes pour des crimes présumés en Ukraine.