La révision de la structure du marché européen de l’électricité, initiée en réponse à la crise énergétique de 2022, a été validée par le Parlement, ouvrant la voie à l’introduction de nouvelles réglementations pour stabiliser les prix.
Lorsque la hausse des prix du gaz en 2022 – qui détermine les prix de l’électricité pendant les périodes de forte demande – a entraîné une flambée des prix de l’électricité dans toute l’Europe, l’UE a réagi en réformant les règles sur le gaz. marché de l’électricité.
Ce qui avait été initialement annoncé comme une révision approfondie a été réorienté au cours des négociations vers une série de changements ciblés et une concentration plus forte sur la protection des consommateurs.
Nicolás González Casares, eurodéputé espagnol de centre-gauche qui a dirigé les travaux sur la réforme du marché de l’électricité, a annoncé que « en tant que socialiste, il est essentiel de protéger le consommateur face aux injustices persistantes ».
« (Il y a eu) des modifications unilatérales des contrats et même des personnes déconnectées du réseau »il ajouta.
Le projet de loi, sur le point d’être adopté, a reçu un large soutien de la part des députés européens, avec 473 voix pour et seulement 80 contre. Il ne reste plus qu’à obtenir l’approbation des États membres de l’UE, où l’on s’attend à peu d’opposition.
Des ambitions revues à la baisse
Le large soutien dont bénéficie le texte s’explique par la modestie de ses ambitions. En lançant la réforme, les dirigeants européens ont remis en question les principes fondamentaux du marché de l’électricité : l’ordre de mérite et la tarification marginale.
« Ce système de marché ne fonctionne plus »» a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en 2022.
Grâce à l’intervention d’experts, de certains États membres et de groupes de pression industriels, ces deux caractéristiques fondamentales du marché ont été maintenues.
Michael Bloss, négociateur des Verts, a qualifié le nouveau texte de « petite réforme » et a expliqué aux journalistes que « la loi finale ne parvient pas à réaliser ce qu’elle avait promis, à savoir jeter les bases d’un système électrique entièrement renouvelable ».
Selon l’eurodéputé français Christophe Grudler (Renew Europe), les travaux sur le marché européen de l’énergie sont loin d’être terminés. « Nous devons renforcer le marché commun au cours du prochain mandat, car nous n’y sommes pas encore pleinement parvenus. » a-t-il déclaré devant ses collègues dans l’hémicycle jeudi 11 avril.
La nouvelle structure du marché européen de l’électricité garantira une augmentation des contrats à long terme pour la fourniture d’électricité. Ces contrats sont moins susceptibles d’entraîner des hausses de prix comme celles qui ont marqué la crise énergétique de 2022.
Pour ce faire, les États membres de l’UE sont encouragés à soutenir les énergies renouvelables, ainsi que les centrales nucléaires nouvelles ou rénovées, par le biais de contrats de compensation. (contrats sur différence, CFD). Ces contrats garantissent aux fournisseurs d’électricité un revenu minimum, quels que soient les prix du marché, tout en plafonnant les bénéfices.
Les gouvernements nationaux peuvent inciter les petites entreprises et les développeurs d’énergies renouvelables à se lancer dans la vente directe d’électricité. (contrat d’achat d’électricité, PPA) à long terme, ce qui apportera une stabilité supplémentaire des prix sur le marché.
La loi permet aux gouvernements nationaux de subventionner les centrales électriques au charbon en temps de crise jusqu’en 2028. Cette mesure, fortement soutenue par la Pologne, a conduit les Verts à se retirer de l’accord.
Mesures pour répondre aux crises futures
Dans le contexte de la crise des prix de l’énergie et avec un négociateur principal de centre-gauche, l’ajout de dispositions sociales importantes dans l’accord de marché n’est pas surprenant.
Une mesure clé est la nouvelle « dispositif de sécurité » pour les crises futures. Cela implique que si les prix de gros de l’électricité dépassent 180 euros par mégawattheure ou si les prix de détail augmentent de 70 % ou plus, la Commission pourrait proposer aux États membres de l’UE de déclarer une crise des prix. électricité.
Les gouvernements pourront alors intervenir sur le marché de l’électricité pour réduire les prix de 70 % pour les factures industrielles et de 80 % pour les factures des ménages.
« Pour être honnête, c’est un ensemble d’éléments divers »a expliqué M. Bloss, ajoutant que le sujet devrait figurer à l’ordre du jour de la prochaine législature.
(Edité par Anna Martino)