La « guerre des genres » continue de faire rage en Europe de l’Est. Le Parlement bulgare a interdit, mercredi 7 août, à une très large majorité, la « la propagande » LGBT+ à l’école. L’amendement, présenté sur proposition du parti d’extrême droite prorusse Vazrajdane (Renaissance), a été adopté par 159 voix (22 contre et 13 abstentions).
Cela le rend illégal« encouragement » à une « orientation sexuelle non traditionnelle » et une identité de genre « différent du biologique »s’appuyant sur une loi hongroise vivement critiquée par Bruxelles. Un vote surprise qui intervient dans un contexte « guerre culturelle » alimenté par les Jeux olympiques de Paris, selon les ONG.
Les rapporteurs ont justifié la nécessité d’une législation rapide en invoquant une « normalisation inacceptable de l’orientation sexuelle non traditionnelle »exploité par un « la propagande » actuellement en cours selon eux. Pour Denitsa Lubenova, avocate de l’association LGBT+ Deystvie (Action), ils ont « tirer profit » d’un contexte actuel de « guerre culturelle » autour des Jeux Olympiques pour faire passer cette réforme.
L’Église orthodoxe a vivement critiqué la cérémonie d’ouverture pour avoir inclus des minorités sexuelles et de genre, et la Bulgarie a dénoncé la participation des boxeurs algériens Imane Khelif et taïwanais Lin Yu-ting, affirmant qu’ils représentaient « l’autre sexe ».
Manifestation mercredi
« Avec cette loi »les espoirs de l’extrême droite « Améliorez votre score aux élections législatives » prévue dans deux mois, alors que les partis représentés au Parlement ne sont pas parvenus à former une majorité gouvernementale, selon M.moi Lubenova, interviewée par l’Agence France-Presse.
Des manifestants sont descendus dans les rues de la capitale, Sofia, en fin d’après-midi pour protester contre l’adoption du texte, en criant : » Honte à toi ! « Et « Arrêtez de chasser les gens de Bulgarie »Parmi eux, Sanya Kovacheva, une architecte de 35 ans, a dénoncé « des politiciens qui exploitent la désinformation qui fleurit autour des Jeux et surfent sur la vague de haine contre la communauté LGBT+ »avant de nouvelles élections prévues en octobre.
L’ONG LevFem, à l’origine du rassemblement, estime que cet amendement rendra impossible « toute lutte contre le harcèlement scolaire des jeunes lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres »Radoslav Stoyanov, vice-président du Comité Helsinki bulgare pour la défense des droits de l’homme, a déclaré que la nouvelle législation empêcherait la diffusion d’un « information scientifique » avec les étudiants concernant les minorités.
La Bulgarie, membre de l’Union européenne, est en proie à une grave instabilité politique et ses électeurs sont appelés aux urnes cet automne, faute de majorité, pour la septième fois depuis 2021. En Hongrie, depuis l’été 2021, discuter d’homosexualité devant des mineurs est passible d’une amende. Fin juin, le parlement géorgien a également adopté une loi interdisant l’homosexualité « Propagande LGBT+ »très similaire à la législation utilisée en Russie pour réprimer les minorités sexuelles et de genre.