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le pari photovoltaïque gagnant de Caviar de Neuvic

Ils nagent à l’ombre. Depuis 2019, les esturgeons du Caviar de Neuvic, en Dordogne, sont abrités par de grandes toitures, recouvertes de panneaux photovoltaïques. « Lorsque j’ai créé l’entreprise en 2011, je cherchais à couvrir les étangs », explique Laurent Deverlanges, le responsable de la structure piscicole. Il ajoute : « J’ai fait plusieurs devis, c’était très cher, impossible pour nous de réaliser. »

Laurent Deverlanges a fondé Caviar de Neuvic.


Laurent Deverlanges a fondé Caviar de Neuvic.

Clément Bouynet….

Ils nagent à l’ombre. Depuis 2019, les esturgeons du Caviar de Neuvic, en Dordogne, sont abrités par de grandes toitures, recouvertes de panneaux photovoltaïques. « Lorsque j’ai créé l’entreprise en 2011, je cherchais à couvrir les étangs », explique Laurent Deverlanges, le responsable de la structure piscicole. Il ajoute : « J’ai fait plusieurs devis, c’était très cher, impossible pour nous de réaliser. »

Laurent Deverlanges a fondé Caviar de Neuvic.


Laurent Deverlanges a fondé Caviar de Neuvic.

Clément Bouynet

Jusqu’à sa rencontre avec l’entreprise lotet-garonnaise Reden Solar. Ce dernier a apporté l’investissement – ​​à hauteur de 6 millions d’euros – permettant l’installation de 11 000 modules photovoltaïques sur 26 000 m². « Tout le monde a gagné », sourit Laurent Deverlanges. Reden fait des bénéfices, l’Etat vend l’électricité plus cher qu’il ne l’achète et nous avons enfin de l’ombre ! » C’était une nécessité pour que les esturgeons se sentent vraiment comme des poissons dans une eau toujours plus chaude.

Plus de variation

Le dirigeant de l’entreprise périgourdine tente d’imaginer : « C’est comme un terrain de jeux. Sans arbres, ce n’est pas agréable. En apportant de l’ombre au-dessus des piscines, nous leur apportons du confort. » Brian Pervieux, guide sur le site, réitère : « Plus l’eau est froide et sombre, plus l’esturgeon est heureux. Son comportement sera moins actif et au final, le caviar sera moins terreux. » Ce dernier affirme que le taux de perte a considérablement diminué depuis la mise en service des abris photovoltaïques.

Un constat corroboré par Laurent Deverlanges, étant précisé que la pisciculture est directement alimentée par les eaux de la rivière Isle : « Ici, l’été, ça frappe et les étangs pourraient facilement se réchauffer d’environ 2°C supplémentaires. Depuis l’installation des toitures, l’eau entrante est à la même température que l’eau sortante. » Bryan Pervieux énumère un autre avantage : « Les effets de la photosynthèse sont bien moindres et donc il y a beaucoup moins d’algues. » Sans oublier bien sûr le confort de travail acquis par la quarantaine de salariés de l’entreprise.

Les travaux ont été achevés en 2019.


Les travaux ont été achevés en 2019.

Clément Bouynet

5,5 MWh

Si les avantages sous l’eau et au sol sont donc réels, les gains de l’opération se font au niveau de la toiture. Depuis sa mise en service, la centrale agrivoltaïque a produit 5,5 MWh annuellement. « Cela correspond aux trois quarts de la production électrique d’une commune comme Neuvic-sur-l’Isle, soit environ 3 500 habitants », illustre Olivier Bousquet, directeur exécutif du développement chez Reden.

Les panneaux couvrent 2,6 hectares.


Les panneaux couvrent 2,6 hectares.

Romain De Oliveira

« Il était impossible qu’un boulon tombe à l’eau »

Le savoir-faire de l’entreprise lot-et-garonnaise n’était pas de trop pour mener à bien le projet : « Nous avons installé les panneaux pendant que les esturgeons étaient en dessous. Il était hors de question que le moindre boulon tombe à l’eau », insiste Olivier Bousquet. La taille des bassins – 180 mètres de long et 15 de large – ne rendait pas la tâche facile. «À certains endroits, la portée est de 26 mètres», explique le responsable de Reden. Les tracteurs devaient pouvoir circuler, même dans les parties basses. » Et pour parer aux risques d’inondation, les onduleurs ont été surélevés d’un mètre.

Olivier Bousquet, directeur exécutif du développement chez Reden.


Olivier Bousquet, directeur exécutif du développement chez Reden.

Clément Bouynet

Consommation personnelle

Caviar de Neuvic a également profité de l’expertise de Reden pour financer une toiture photovoltaïque sur un bâtiment de plus de 700 m². «C’est un investissement de 160 000 euros, que nous pouvions nous permettre», sourit Laurent Deverlanges. Financé à 50 %, il s’est amorti en seulement quatre ans, grâce à la seule autoconsommation. « Les panneaux de cette structure fournissent 15 % de l’énergie annuelle dont nous avons besoin. »

Il faut dire que les besoins sont nombreux entre des machines pouvant pomper jusqu’à 2 000 m³ d’eau par heure, des chambres froides et, si le besoin s’en fait sentir, des aérateurs pour oxygéner les piscines. « On les branche lorsque la température de l’eau dépasse 25°C, décrit Bryan Pervieux. Ce qui va forcément arriver de plus en plus souvent. « L’année dernière, nous avons constaté une augmentation de la température moyenne de l’île d’environ 1°C », souligne le fondateur du Caviar de Neuvic, Laurent Deverlanges. Il ajoute : « Nous ne pouvons pas ignorer ce qui se passe, nous devons anticiper. En 2017, nous avons décidé d’arrêter la production d’esturgeon de Sibérie. »

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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