Le pape suscite la controverse après ses remarques sur l’égalité des sexes

En visite en Belgique ce week-end, le pape François a suscité la polémique après avoir tenu des propos polémiques sur la place des femmes dans l’Église catholique et sur l’égalité hommes-femmes, lors d’un échange à l’université catholique francophone de Louvain-la-Neuve.

Le pape François chahuté par ses fidèles belges. Après une visite au Luxembourg ce jeudi, le souverain pontife est en Belgique ce week-end. A l’occasion du 600e anniversaire de l’université catholique francophone de Louvain-la-Neuve, il devait animer dans ce lieu un échange avec ses fidèles sur le thème de l’écologie et de la crise climatique.

Interrogé par des étudiants et des professeurs sur la justice sociale et la pauvreté, « majoritairement féminine » en raison du « système de domination », le souverain pontife a donné une réponse qui n’a pas plu à son auditoire.

« L’Église est une femme. Ce qui caractérise les femmes, ce qui est féminin, n’est pas déterminé par le consensus ou les idéologies », a déclaré le Pape, sans aborder concrètement les perspectives d’évolution des femmes dans l’Église.

Cet échange en Belgique a eu lieu quelques jours avant l’ouverture au Vatican de l’Assemblée générale du Synode sur l’avenir de l’Église, un vaste projet du pape qui porte notamment sur la place des femmes dans cette dernière.

L’université est indignée par la « position réductrice » du pape

Dans la foulée de cette intervention, l’Université catholique de Louvain a publié un communiqué pour exprimer son « incompréhension » et sa « désapprobation » après les propos tenus par le pape. Elle a évoqué « une position réductrice » du souverain pontife, allant à l’encontre de la valeur « inclusive » de l’établissement, lorsque le pape a indiqué que la femme est « un accueil fécond, des soins, un dévouement vital ».

Valentine Hendrix, l’une des étudiantes présentes à cet événement, s’est dite « extrêmement déçue » par les propos du pape concernant l’égalité des sexes. « Il nous a vraiment laissé sur la touche, nous sommes vraiment choqués par ce qu’il dit sur le rôle de la femme dans la société : nous avons un rôle fécond, conjugal, maternel, aujourd’hui c’est exactement tout ce dont nous voulons nous libérer », a déclaré la Étudiant de 22 ans.

Cette déception était partagée par le climatologue Jean-Pascal Van Ypersele, figure de l’université catholique francophone, qui a assuré que le pape « n’a pas été à la hauteur » de la question posée. « Répondre « L’Église est une femme », c’est passer complètement à côté du cœur de la question », a déclaré cette dernière.

Luc Sels, recteur de la KU Leuven, l’homologue flamand de l’Université catholique de Louvain, avait déjà évoqué ce thème avec le pape vendredi. Il avait évoqué la « grande différence entre les hommes et les femmes dans l’Église ». « L’Église ne serait-elle pas plus chaleureuse avec une place plus importante accordée aux femmes également dans le sacerdoce ? » a interrogé Luc Sels, sans que le pape n’apporte la moindre réponse.

Le pape suscite la polémique en rendant hommage au roi Baudoin

Le pape François a déclenché une autre polémique plus tôt ce samedi en s’écartant de son programme officiel pour s’incliner à Bruxelles devant la tombe de l’ancien souverain belge Baudouin (1951-1993). Il a particulièrement salué le « courage » de ce dernier pour s’être opposé en 1990 à la « loi tueuse » sur l’avortement.

Le palais royal belge a précisé que le roi Philippe, neveu du roi Baudouin, et son épouse Mathilde avaient accompagné le pape « par courtoisie » lors de cette « visite impromptue à caractère strictement privé » de la crypte royale de Laeken.

Arrivé en Belgique jeudi soir, le pape doit conclure sa visite dimanche par une grand-messe au stade Roi Baudouin de Bruxelles, où sont attendus plus de 35.000 fidèles.