Le pape condamne l’interdiction de l’église orthodoxe liée à Moscou
« On ne touche pas aux églises » :Le pape François a condamné ce dimanche 25 août l’interdiction par Kiev de l’Eglise orthodoxe ukrainienne liée à Moscou, exprimant son inquiétude pour la liberté de culte dans ce pays déchiré par la guerre.
« Je continue de suivre avec douleur les combats en Ukraine et en Fédération de Russie. Et en pensant aux lois récemment adoptées en Ukraine, je crains pour la liberté de ceux qui prient. »a déclaré le chef de l’Église catholique à la fin de la prière hebdomadaire de l’Angélus.
« Car celui qui prie vraiment prie toujours pour tous. On ne commet pas de mal en priant. Si quelqu’un commet un mal contre son peuple, il en sera coupable, mais il ne peut pas avoir commis de mal parce qu’il a prié. »a-t-il insisté devant les fidèles réunis place Saint-Pierre.
« Que ceux qui veulent prier prient »
Le samedi 24 août, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui avait rencontré François en juin lors du G7 en Italie, a promulgué une loi interdisant la branche de l’Eglise orthodoxe ukrainienne dépendant du Patriarcat de Moscou, qui fut longtemps la principale confession du pays.
« Que ceux qui veulent prier dans ce qu’ils considèrent comme leur Église prient. »le pape a réagi. « S’il vous plaît, n’abolisez aucune église chrétienne directement ou indirectement. Les églises ne sont pas touchées. »
Le patriarche orthodoxe russe Cyrille, qui a ouvertement soutenu l’invasion de l’Ukraine, a accusé samedi Kiev de « persécuter » croyants de cette branche.
L’Église orthodoxe sous le Patriarcat de Moscou perd de son influence depuis la création de la nouvelle Église orthodoxe ukrainienne indépendante en 2018, même si elle conserve des milliers de paroisses à travers le pays. Bien que cette branche ait coupé les ponts avec Moscou en 2022 après le début du conflit en Ukraine, les autorités ukrainiennes la considèrent toujours sous influence russe et ont multiplié les poursuites judiciaires, les perquisitions et les saisies à son encontre.
Depuis l’invasion de l’Ukraine par Moscou, les nombreux appels à la paix lancés par François sont tous tombés dans l’oreille d’un sourd.