Le nucléaire inscrit sur la liste des « technologies vertes » par le Parlement européen
C’est une victoire politique pour le secteur nucléaire. Le Parlement européen a voté mardi 21 novembre en faveur de l’inclusion du nucléaire parmi les technologies vertes à soutenir, pour assurer la compétitivité et la souveraineté de l’Europe face à la Chine et aux Etats-Unis.
Le texte, qui répertorie les technologies à « zéro émission » des gaz à effet de serre, constitue la position des députés sur un projet de règlement visant à défendre la production de ces filières décarbonées dans l’Union européenne (UE). Il fixe l’objectif pour 2030 de produire sur le sol européen 40 % des besoins de l’UE sur ces marchés, également convoités par la Chine et les Etats-Unis, qui ont mis en place leurs propres mesures de soutien.
L’UE envisage essentiellement d’accorder des assouplissements réglementaires aux secteurs concernés. Sur le fond, le texte n’est pas crucial pour l’industrie nucléaire, largement réglementée au niveau national, mais il marque une victoire politique et symbolique importante pour un secteur en plein renouveau. « Je suis ravi que nous ayons pu intégrer le nucléaire au même niveau que les énergies renouvelables dans les technologies à zéro émission nette. Toutes ces sources de production d’énergie sont essentielles à la décarbonation de notre économie »a réagi l’eurodéputé Christophe Grudler (Renew, centriste).
Atteindre la neutralité carbone d’ici 2050
La proposition sera ensuite négociée avec les États membres. Ces derniers doivent adopter prochainement leur propre position et pourraient également plaider pour l’inclusion du nucléaire parmi les secteurs clés de la transition énergétique, aux côtés des panneaux solaires, des éoliennes, des batteries ou des pompes à chaleur… Il s’agit pour l’UE d’apporter un soutien réglementaire. à ces industries pour atteindre la neutralité carbone en 2050, mais aussi pour construire sa souveraineté énergétique.
Le projet initial de « une réglementation pour une industrie zéro émission » des gaz à effet de serre, présenté le 16 mars, citait déjà le nucléaire parmi les moyens de décarboner l’économie, ce qui constituait une première victoire pour la France et une dizaine d’autres pays de l’UE, comme le Bas, la Suède ou la Pologne, qui misent sur cette technologie. .
En pratique, seuls sont concernés les futurs réacteurs de quatrième génération et les petits réacteurs modulaires en cours de développement. Par ailleurs, l’essentiel de l’aide était réservé à une liste restreinte de secteurs dits « stratégiques », dont le nucléaire restait exclu. Les députés ont laissé aux États membres le soin de choisir les technologies zéro émission qu’ils souhaitent promouvoir parmi une liste élargie.
Le plan prévoit notamment une simplification et une accélération des procédures et de l’octroi des autorisations pour les établissements industriels, ainsi que des facilités de financement. Elle innove en ajoutant des critères environnementaux aux appels d’offres publics, une disposition qui pourrait profiter aux fournisseurs européens dont les prix sont parfois plus élevés.
gn buss