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Le Nouvel Hollywood à Deauville

Le Nouvel Hollywood à Deauville

L’American Film Festival met à l’honneur de nombreux films indépendants réalisés aux USA, ainsi que les nouvelles stars d’aujourd’hui et de demain, parmi lesquelles cette année Sebastian Stan, Daisy Ridley, Mikey Madison, Sean Baker…

Sebastian Stan (à droite) avec le réalisateur Aaron Schimberg et l'acteur Adam Pearson avant la projection de « A different man ».
Sebastian Stan (à droite) avec le réalisateur Aaron Schimberg et l’acteur Adam Pearson avant la projection de « A different man ».

Comme en témoignent les noms inscrits sur l’affiche du 50e Festival du Cinéma Américain (jusqu’au 15 septembre), de nombreuses stars ont foulé la scène de Deauville. Si les grandes gloires de l’âge d’or hollywoodien se font désormais rares, le festival met depuis quelques années en lumière les talents de la nouvelle génération, des actrices et acteurs mis à l’honneur sous le label New Hollywood, comme Ryan Gosling, Jessica Chastaing, Paul Dano, Elle Fanning, Sophie Turner, Ana de Armas…

Cette année, de nouveaux venus ont ajouté leur nom à ce palmarès prestigieux. Sebastian Stan, connu pour son rôle de Bucky Barnes, alias le Soldat de l’Hiver dans la saga « Captain America », a remporté l’Ours d’argent du meilleur acteur au Festival de Berlin pour « A Different Man » d’Aaron Schimberg, avec Adam Pearson. Le film, présenté en avant-première à Deauville, met en scène Sebastian Stan dans le rôle d’un homme dont le visage est déformé par une maladie génétique, et qui, grâce à un remède miracle, se transforme en un beau gosse. Né en Roumanie puis exilé aux États-Unis, l’acteur s’est dit fier de recevoir ses premières récompenses en Europe. « Nous vivons dans un monde où la vérité est de plus en plus débattue », note l’acteur, que l’on verra bientôt en Donald Trump jeune dans « The Apprentice » d’Alie Abbassi (sortie le 9 octobre), présenté en compétition au Festival de Cannes.

Une étoile intergalactique

C’est une autre saga, l’intergalactique « Star Wars », qui a rendu célèbre l’actrice Daisy Ridley. « C’est une Jedi ! » s’est exclamé l’écrivain Nathan Hill, avant de recevoir le Prix littéraire du Festival pour son roman « Bien-être » (Editions Gallimard). Avec son personnage de Rey, l’actrice est bel et bien une nouvelle star de l’épopée, et a montré sur la scène deauvillaise qu’elle avait vraiment tout d’une star. Egalement à l’affiche de « Le Crime de l’Orient-Express », « La vie rêvée de Miss Fran », elle incarne aussi la première femme à traverser la Manche à la nage en 1926, 34 kilomètres entre la France et l’Angleterre, dans « Face à la mer : l’histoire de Trudy Ederle », et le sera bientôt dans « Magpie ». « J’ai une chance incroyable d’avoir trouvé cette force en moi », confie Daisy Ridley.
Hier soir, c’était au tour de Mikey Madison de recevoir son Hollywood Raising-Star Award à Deauville, juste avant la projection en avant-première d' »Anora », le film de Sean Baker qui a remporté la Palme d’or au dernier Festival de Cannes (sortie le 30 octobre). La jeune actrice y incarne le rôle principal, sorte de « Cendrillon des temps modernes », une strip-teaseuse qui accepte d’épouser le fils d’un oligarque russe.

Mikey Madison incarne une sorte de « Cendrillon des temps modernes » dans le film de Sean Baker « Anora », qui a remporté la Palme d’Or au récent Festival de Cannes.

Une véritable influence

Egalement célébré à Deauville, Sean Baker y a déjà été primé pour deux de ses films, « Red Rocket » et « Tangerine ». Désormais primé à Cannes, le cinéaste d’« America on the Margins » est l’une des figures de proue du cinéma indépendant américain, comme le sont nombre de jeunes réalisateurs fiers de présenter leur premier ou deuxième film au Festival de Deauville dont ils ont tant entendu parler. Comme un signe de reconnaissance. Critiqués pour dérouler un tapis rouge trop fin aux productions hégémoniques d’Hollywood, les organisateurs ont créé en 1995 une compétition, une section qui a permis de découvrir de nombreux films, d’émerger de nombreux cinéastes, et ainsi de mettre en valeur un cinéma indépendant de qualité, souvent conçu hors d’Hollywood.
Les nombreux cinéastes américains souhaitant un joyeux cinquantenaire au festival de Normandie, où la plupart d’entre eux ont été primés par le passé, sont visibles dans les messages filmés diffusés avant les projections. Parmi eux, Todd Solondz, Spike Jones, Karyn Kusama, Christopher Nolan, Tony Kaye, Kelly Reichardt… et Damien Chazelle, le réalisateur de « La La Land », qui avait remporté le Grand Prix pour son premier film « Whiplash » il y a dix ans. Tous remercient le Festival pour l’influence qu’il a eu sur leur carrière ultérieure.

Si certains de ces artistes font aujourd’hui partie du mouvement New Hollywood, le nom renvoie inévitablement au mouvement de contre-culture des années 70, surnommé à juste titre le New Hollywood, avec Brian de Palma, Martin Scorsese, George Lucas, Francis Ford Coppola… dont la plupart sont venus à Deauville. Réalisateur mythique d’« Apocalypse Now » et du « Parrain », Coppola sera de retour en Normandie ce vendredi soir pour présenter en avant-première « Megalopolis » (sortie le 25 septembre), son film de science-fiction majeur sur lequel il travaille depuis plusieurs décennies. Cette « épopée romaine dans l’Amérique moderne » a été sélectionnée en compétition au Festival de Cannes.

Patrick TARDIT

50e Festival du Cinéma Américain, Deauville, France, jusqu’au 15 septembre. www.festival-deauville.com

Adam Driver dans le rôle de Cesar Catilina et Nathalie Emmanuel dans le rôle de Julia Cicero dans Megalopolis. Crédit photo : Avec l’aimable autorisation de Lionsgate

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