Le nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye promet un « changement systémique »
Le nouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a prêté serment mardi, succédant à Macky Sall pour un mandat de cinq ans. Lors de son discours d’investiture, il a promis un « changement systémique » à la tête de son pays et « plus de souveraineté ».
Le plus jeune président du Sénégal, le panafricaniste de gauche Bassirou Diomaye Faye, élu sur la promesse de rompre avec le système en place, a prêté serment mardi 2 avril après une ascension fulgurante, face à des défis aussi considérables que les espoirs placés dans lui.
« Devant Dieu et devant la Nation sénégalaise, je jure d’exercer fidèlement la charge de Président de la République du Sénégal, d’observer ainsi que d’observer scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois », a déclaré Bassirou Diomaye Faye, la main droite. soulevé, devant des centaines de responsables sénégalais et plusieurs chefs d’État et dirigeants africains au Parc des Expositions de la ville nouvelle de Diamniadio, près de Dakar.
Le nouveau président sénégalais avait alors promis un « changement systémique » à la tête de son pays et « plus de souveraineté ». Il a également appelé à « davantage de solidarité africaine » face à l’insécurité.
M. Faye s’est dit « conscient » que sa victoire à l’élection présidentielle du 24 mars exprimait « un profond désir de changement systémique ». Il a également déclaré avoir entendu « clairement la voix des élites décomplexées qui affirment haut et fort notre aspiration à plus de souveraineté, de développement et de bien-être ».
Jamais élu auparavant, il est devenu à l’âge de 44 ans le cinquième président de ce pays d’Afrique de l’Ouest depuis son indépendance en 1960.
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Bassirou Diomaye Faye succède pour cinq ans à Macky Sall, 62 ans, qui a dirigé pendant 12 ans le pays de 18 millions d’habitants et entretenu des relations fortes avec l’Occident et la France.
Plusieurs chefs d’État, dont le Nigérian Bola Ahmed Tinubu, actuel président de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, le Gambien Adama Barrow, le Guinéen Mamadi Doumbouya et le Bissau-guinéen Umaro Sissoco. Les Embalo sont annoncés. Le vice-président ivoirien Tiémoko Meyliet Koné, le premier ministre rwandais Edouard Ngirente et le président du Parlement du Mali, Malick Diaw, sont attendus.
La passation du pouvoir entre Macky Sall et Bassirou Diomaye Faye aura ensuite lieu au palais présidentiel de Dakar.
Cette alternance aux urnes, la troisième dans l’histoire du Sénégal, marque la fin d’un bras de fer de trois ans entre Macky Sall et le duo vainqueur de la présidentielle du 24 mars : Bassirou Diomaye Faye et celui qui, disqualifié, l’a adoubé. ,Ousmane Sonko.
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Nouvelle génération de politiciens
Surnommé « Diomaye » (« l’honorable » en sérère), Bassirou Diomaye Faye est un musulman pratiquant, marié à deux femmes – il est le premier président sénégalais polygame – et père de quatre enfants. L’homme au visage juvénile incarne une nouvelle génération de jeunes politiques.
La promesse de rupture, l’onction d’Ousmane Sonko et l’humilité apparente de cette personnalité issue d’un milieu modeste et instruit l’ont conduit à une victoire éclatante au premier tour de l’élection présidentielle avec 54,28% des voix. , dix jours seulement après sa sortie de prison.
Saluée par Paris, Washington et l’Union africaine, son élection, célébrée par des foules en liesse, a été précédée de trois années de tensions et de troubles qui ont fait des dizaines de morts.
Le Sénégal, connu comme un îlot de stabilité en Afrique de l’Ouest, a traversé une nouvelle crise en février lorsque le président Macky Sall a décrété le report de l’élection présidentielle, renforçant la méfiance entre une partie de la population et ses dirigeants.
Admirateur de l’ancien président américain Barack Obama mais aussi du héros sud-africain de la lutte contre l’apartheid Nelson Mandela, Faye se qualifie de panafricaniste « de gauche » et prône le rééquilibrage des partenariats internationaux.
Le Sénégal restera un allié « pour tout partenaire qui s’engagera avec nous dans une coopération vertueuse, respectueuse et mutuellement productive », a-t-il déclaré après son élection.
Il veut œuvrer au retour dans la CEDEAO du Burkina Faso, du Mali et du Niger, pays sahéliens dirigés par des juntes qui ont rompu avec l’ancienne puissance coloniale française et se sont tournées vers la Russie.
Coût de la vie, corruption et réconciliation nationale
Ce haut responsable de l’administration fiscale, qui a discrètement gravi les échelons dans l’ombre d’Ousmane Sonko, a évoqué ses chantiers prioritaires après sa victoire : « baisse du coût de la vie », « lutte contre la corruption » et « réconciliation nationale ».
Porté au pouvoir par la volonté de changement des Sénégalais, il devra faire face à des défis de taille. Ses projets concrets restent flous, tout comme la place accordée à Ousmane Sonko.
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Il devra d’abord nommer un gouvernement, qui sera composé de « Sénégalais et Sénégalaises de l’intérieur et de la diaspora connus pour leur compétence, leur intégrité et leur patriotisme », a-t-il indiqué.
Le nouveau président, ne disposant pas de majorité à l’Assemblée, devrait être contraint de former des alliances pour faire voter des lois avant une éventuelle dissolution.
Elle est particulièrement attendue sur le front de l’emploi, dans un pays où 75% de la population a moins de 35 ans et où le taux de chômage est officiellement de 20%, poussant de plus en plus de jeunes à fuir la pauvreté et à entreprendre un périlleux voyage vers l’Europe.
Avec l’AFP