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le nombre de victimes a doublé cette année

le nombre de victimes a doublé cette année

Le dépistage du sida est un tabou en Polynésie. La honte ou le déni empêchent ceux qui ont adopté un comportement à risque d’oser se faire tester. En témoigne ce chiffre révélateur de 25 nouveaux cas de personnes séropositives en 2024, soit le double du nombre des années précédentes. Le virus mortel circule au fenua.


Une salle d’attente vide. Depuis dimanche, ce centre ouvert à l’occasion de la Journée du sida n’a accueilli aucun patient. Personne n’a osé venir se faire tester. Cependant, cette année, 25 nouveaux cas ont été détectés.

« Ces chiffres nous montrent qu’il y a une augmentation du dépistage » assure Soria Anouilh, infirmière au centre des maladies infectieuses et tropicales.  » Les médecins sont plus sensibles et ils le proposeront plus systématiquement après en avoir discuté avec le patient. Le VIH circule bien sur le territoire. Il est donc important d’aller se faire tester une fois dans sa vie.

La maladie est honteuse, mais ses symptômes ne sont pas immédiatement visibles. Ils sont donc nombreux à ne pas vouloir imaginer une contamination, même après un comportement à risque.

Cette année, 25 nouveaux cas ont été détectés. Cela démontre l’importance du dépistage


« C’est forcément, moralement, quelque chose de compliqué à assumer » explique ce jeune patient, s’exprimant sous couvert d’anonymat. « Nous devons accepter la démarche personnelle d’admettre avoir pris un risque. Être porteur de la maladie, ici, en Polynésie. Ici, c’est comme une grande ville occidentale. Beaucoup de gens se connaissent, c’est honteux et on préfère garder ça pour soi, dormir dessus et ne pas affronter la réalité« .

La honte minimise les risques et conduit au déni. « Ça va encore plus loin. On ne se sent pas malade. D’où la question : pourquoi devrais-je faire un test ? » demande Soria Anouilh. « À cela s’ajoute le fait que dans les infections sexuellement transmissibles, il n’y a aucun symptôme. Il faut donc expliquer au patient que plus il reste infecté longtemps, parfois sans le savoir, plus les problèmes de santé seront graves. Jusqu’à la mort. »

La maladie a alors le temps de se développer et peut entraîner la mort si elle n’est pas traitée à temps. De plus, elle peut se propager plus facilement d’un individu à l’autre.

Ce dimanche, ce centre ouvert pour la journée de lutte contre le sida n’a accueilli aucun patient. Personne n’a osé venir se faire tester


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