De premières alertes ont été réalisées en mai 2024, lorsque le rapport annuel sur le recours à la peine de mort dans le monde, établi par Amnesty International, a été dévoilé. L’ONG spécialisée dans la défense des droits de l’homme y expliquait que l’écrasante majorité des exécutions connues ont eu lieu, sur l’année 2023, en Chine (plusieurs milliers, selon les estimations), suivie de l’Iran (au moins 853) et de l’Arabie saoudite (172). La Somalie (au moins 38) et les États-Unis (24) arrivaient juste derrière.
La proportion de femmes exécutées était alors de 24 en Iran, 6 en Arabie saoudite, de 1 à Singapour et d’un nombre inconnu en Chine, faute de données fiables. Le second et le troisième pays en termes d’exécutions ont poursuivi sur leur lancée en 2024. Les autorités iraniennes ont exécuté au moins 31 femmes sur la période, selon un rapport d’Iran Human Rights (IHR), publié lundi 6 janvier. Un bilan inédit depuis que cette organisation non gouvernementale a commencé à recenser l’application de la peine capitale dans la République islamique d’Iran, en 2008.
« L’exécution de femmes en Iran révèle le caractère brutal et inhumain de la peine de mort, et démontre à quel point la discrimination et l’inégalité entre les sexes sont enracinées dans le système judiciaire » iranien, a déclaré le directeur d’IHR, Mahmoud Amiry-Moghaddam. L’organisation a ainsi recensé 241 femmes exécutées entre 2010 et 2024, dont 114 pour meurtre et 107 pour des affaires de drogue. Surtout, l’ONG rappelle le caractère sexiste de ces exécutions : « De nombreuses femmes exécutées pour meurtre étaient des victimes de violences domestiques ou d’abus sexuels agissant par désespoir. »
La loi islamique du talion, appliquée en Iran et connue sous le nom de qisas, établit qu’un meurtre doit être « payé » par la perte d’une autre vie, sauf si la famille de la victime pardonne ou accepte un paiement compensatoire. Cette règle implique que « le système judiciaire iranien considère rarement (les violences sexistes et sexuelles) comme des circonstances atténuantes », rappelle Iran Human Rights.
IHR cite l’exemple de Zahra Esmaili, forcée d’épouser son voisin, un fonctionnaire au ministère des renseignements qui l’a violé. Tombée enceinte suite à l’agression, elle a été accusée d’avoir tué, plusieurs années plus tard, son mari – violent contre elle et ses enfants, en 2007. « La famille de son mari a insisté sur le qisas, sa belle-mère se chargeant personnellement de l’exécution en 2021. Son avocat a révélé par la suite que Mme Esmaili avait été victime d’une crise cardiaque après avoir vu un groupe d’hommes exécutés avant elle. Ils ont pourtant pendu son corps sans vie », rapporte IHR.
Selon le rapport de l’European Saudi organisation for Human rights (Esohr), basée à Berlin, l’Arabie saoudite a de son côté exécuté neuf femmes, soit le nombre le plus élevé d’exécutions de femmes dans l’histoire du pays. Un total qui représente une augmentation de 50 % par rapport à 2023 (6 femmes exécutées). Le nombre d’exécutions sur place a plus largement explosé, avec 345 mises à mort en 2024, soit une augmentation de 100 % par rapport à l’année précédente, qui avait enregistré 172 exécutions.
Les autorités saoudiennes n’ont pas hésité à exécuter des ressortissantes d’origine étrangères : 4 femmes d’origine nigériane, 1 femme d’origine éthiopienne et 1 femme d’origine kényane. Les quatre femmes d’origine nigériane étaient accusées de trafic de drogue. Le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, lors de sa dernière session en octobre 2024, a examiné les engagements de l’Arabie saoudite et a exprimé des inquiétudes quant à l’équité des procès, en particulier pour les femmes exilées en Arabie saoudite, qui sont explicitement exclues de la protection prévue par le droit du travail.
« Elle souhaiterait être informée de toute mesure prise pour mettre fin à la discrimination et aux violations des droits de l’homme dont sont victimes les travailleuses migrantes, les demandeuses d’asile et les réfugiées », résume le compte rendu du Comité. L’instance rattachée aux Nations unies questionnent enfin l’Arabie saoudite sur son intention de ratifier la Convention relative au statut des réfugiés, mais aussi si le pouvoir en place envisage d’adopter la Convention relative aux droits de l’homme.
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