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« Le niveau moyen n’est pas assez élevé », regrette Arnaud Clément après l’été compliqué du tennis français

Malgré quelques lueurs d’espoir à Roland-Garros et Wimbledon, le tennis français a fait grise mine aux JO de Paris et à l’US Open, ainsi qu’en Coupe Davis.

France Télévisions – Éditorial Sport

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Ugo Humbert, Caroline Garcia et Arthur Fils. (AFP)

Les grandes échéances se succèdent et se ressemblent toutes pour le tennis français. Déjà éliminées de la Coupe Davis après des défaites contre l’Espagne et l’Australie – et une victoire pour sauver leur honneur contre la République tchèque –, les Tricolores peinent à sortir la tête de l’eau. Le retour sur la terre battue de Roland-Garros en juillet, pour les Jeux olympiques, a tourné au fiasco pour la délégation française : aucune représentante en quarts de finale. Le passage à l’US Open n’a pas été plus heureux : une seule Française au 3e tour.

Pour Arnaud Clément, consultant franceinfo : le sport, le « niveau moyen « Ce n’est pas encore assez élevé. Ce n’est pas forcément sur les gros matches, qu’ils sont aussi capables d’aller chercher, mais plutôt sur les matches qu’il ne faut pas perdre, face aux bons joueurs, dans le top 100 »explique l’ancien numéro 10 mondial.

Les mois précédents avaient pourtant mis le tennis français sous les projecteurs : Corentin Moutet et Varvara Gracheva en huitièmes de finale à Roland-Garros, Ugo Humbert, Giovanni Mpetshi Perricard et Arthur Fils au même stade à Wimbledon, juste après, la victoire de ce dernier contre Alexander Zverev en finale de l’ATP 500 d’Hambourg. La suite de l’été s’est révélée bien plus brutale.

Si les médailles olympiques n’étaient pas vraiment attendues, la statistique est effrayante : Aucun des neuf joueurs engagés en simple et/ou en double n’a remporté plus d’un match aux Jeux olympiques. Seul Corentin Moutet a atteint les huitièmes de finale après avoir déclaré forfait. Depuis Atlanta en 1996, la France n’avait jamais été éliminée aussi tôt dans la compétition.

« Nous n’avons pas été à la hauteur. Mais ce n’est pas parce que nous n’avons pas cherché à obtenir une médaille, C’est parce que nous n’avons pas enthousiasmé le publicregrette notre consultant Arnaud Clément. Et qQuand on regarde les résultats de l’ensemble des Français, Ils n’ont pas nécessairement perdu contre des joueurs qui étaient meilleurs qu’eux sur le papier. La préparation était-elle parfaite ? Tout était-il en place ? Peut-être pouvons-nous nous poser la question pour certains.« 

Des questions qui trouvent un écho dans le constat fait par Ivan Ljubicic, responsable du haut niveau des équipes françaises : « Avec les JO à la maison, j’imaginais que la préparation allait être un peu plus intensive, avec un peu plus d’intention et de motivation pour vraiment essayer d’arriver ici à 100% »a-t-il regretté auprès des journalistes.

Des résultats qui l’ont poussé à proposer sa démission à Gilles Moretton, président de la Fédération française de tennis (FFT).Les résultats sont catastrophiques. C’est la réalité, nous devons absolument prendre nos responsabilités (…). J’ai présenté ma démission parce que nous n’avons pas réussi à préparer les joueurs », a-t-il affirmé le 31 juillet dernier en zone mixte. La FFT lui a depuis réaffirmé sa confiance.

Jo-Wilfried Tsonga, aujourd’hui à la retraite mais également à la tête d’une académie privée, n’a pas caché sa colère suite à ces mauvais résultats : « Aujourd’hui, même si la fédération ne veut pas l’admettre, il y a clairement un problème. Quand rien ne marche, il faut quand même se poser les bonnes questions. »il a affirmé dans une interview avec Var-Matin.

« C’est un peu facile de dire que ce problème vient de ceux qui étaient au pouvoir avant. Ils devront répondre de leurs résultats. »

Jo-Wilfried Tsonga

à Var-Matin

La fin de l’été n’a pas été plus prolifique pour les Français. Après l’élimination de Jessika Ponchet, surprise française de cette édition, au troisième tour de l’US Open, la France n’a présenté aucune joueuse en huitièmes à Flushing Meadows, comme en 2021 et 2023. Chez les hommes, aucune joueuse française n’a même atteint le troisième tour cette année, une première depuis 1995.

« Il peut y avoir d’autres explications pour l’US Openqualifie Arnaud Clément. Pour ceux qui allaient tout donner sur la période entre Roland-Garros, Wimbledon puis les Jeux Olympiques, ouNous savions que certains en paieraient le prix plus tard lors de la tournée américaine. Physiquement, mais je pense surtout au niveau psychologique, au niveau de fatigue mentale accumulée durant cette période. On l’a vu avec Novak Djokovic et Carlos Alcaraz (éliminé tôt).« 

« On attend toujours plus de régularité, plus de progrès »il ajoute, plaidant pour que la philosophie change et que plus de temps soit accordé aux joueurs français : « On sait qu’il y a du potentiel. Quand on voit Fils battre Zverev à Hambourg, Humbert gagner à Dubaï… Le tennis français est toujours sur une bonne dynamique et je pense que chaque année sera meilleure que la précédente. »

La Coupe Davis, à la mi-septembre, n’a pas non plus souri à Arthur Fils, Pierre-Hugues Herbert, Ugo Humbert, Arthur Rinderknech et Edouard Roger-Vasselin. Battus par l’Australie puis l’Espagne, les Bleus ont sauvé l’honneur face à la République tchèque, mais ont été éliminés. La France ne s’est jamais qualifiée pour la phase finale depuis 2018 et le nouveau format de la compétition.

Paul-Henri Mathieu, le capitaine de cette équipe française, a néanmoins tenu à en tirer quelques points positifs, soulignant l’état d’esprit de l’équipe mais aussi la première victoire d’Arthur Fils en Coupe Davis : « Les joueurs ont tout donné sur le terrain. (…) Il y a beaucoup de déception et de frustration, mais avec une petite note positive. (…) « C’est à nous d’être un peu meilleurs partout »a affirmé le capitaine des Bleus en conférence de presse le 15 septembre. Des fondations à bâtir pour 2025.

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