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Le Night Flight Orchestra revient en France


Le leader charismatique de Rival Sons, Jay Buchanan, présente son projet solo dans un club londonien et révèle une nouvelle facette de ses talents d’auteur-compositeur et d’interprète.

Début juillet, nous avions accueilli Jay Buchanan et son acolyte guitariste Scott Holiday sur la scène Rolling Stone Conversations du Festival Cognac Blues Passions, étape de leur tournée européenne estivale, et évoqué avec lui la rumeur d’une pause prochaine pour Rival Sons. Dans sa dernière interview à Rolling Stone France, le leader avait en effet déclaré « Ils ont le sentiment d’avoir tout donné et d’avoir puisé au plus profond d’eux-mêmes avec le groupe pour leurs deux derniers albums »Darkfighter et Lightbringer et que cela avait été « très fatiguant émotionnellement. » Il sentait  » la nécessité d’avoir une période de récupération pour se repositionner artistiquement. »

Ce besoin de « récupération » semble passer par une aventure plus personnelle car quelques jours plus tard, après son dernier concert le 20 juillet avec les Sons à Winterbach (Allemagne), Buchanan improvisait à Londres un showcase de son prochain album solo à paraître en 2025, Robinier et miel sauvage, dans un club/bar à cocktails de Covent Garden (fondé en 2023 par des Frenchies), la stéréo. Pour Buchanan, il est temps de concrétiser enfin ce projet artistique, composé en 2007 mais jamais publié, un répertoire de compositions aux thèmes plus intimistes et à la richesse musicale éclectique : des parfums du delta blues au gospel bluesy, en passant par la soul Motown et le rythm n’ blues deOtis Redding, l’âme folklorique de Terry Callier ou deHoziertous imprégnés d’un amour inconditionnel pour la poésie de Léonard Cohen.

Le 23 juillet, en milieu d’après-midi, les fans impatients du chanteur se pressent sur la place de Covent Garden, et l’ambiance au soundcheck dans le club est fébrile. Buchanan s’apprête à répéter avec le groupe acoustique formé pour l’occasion : percussions, contrebasse, pedal steel guitar, nappes de cuivres et flûtes. On sent chez lui une impatience mêlée d’appréhension. Il parle de son besoin d’explorer et d’exprimer cette autre facette de lui-même, qui ne peut se déployer au sein du groupe. L’absence des autres membres des Sons le force à prendre le risque de s’exposer devant son public, d’exposer ses émotions les plus intimes et sa vulnérabilité, mais il assume à la fois ce défi et son besoin vital de chanter et de communiquer des émotions aux autres.

A 21h, quand les lumières du club s’éteignent, la pression des dernières heures est vite remplacée par la confiance et le charisme d’un Buchanan heureux d’être à nouveau en phase avec son public, une atmosphère si connectée qu’on se croirait à des retrouvailles entre vieux amis. L’adhésion à ce nouveau répertoire, plus downtempo et soul que le rock bluesy de Rival Sons, est instantanée. « The Electric Man », en costume trois pièces (un hommage, nous confie-t-il, à son admiration pour Nick Cave) se transforme ici en un conteur captivant partageant avec nous la genèse de ses chansons, son processus créatif, l’amour de son métier et nous dévoile ici une autre facette de ses talents de compositeur. Il nous parle des choses qui le touchent, du deuil, de la difficulté d’aimer, de sa femme qui lui manque, du chemin tortueux mais nécessaire pour apporter de la joie dans nos vies avec une authenticité qui fait mouche.

La setlist est un mélange de morceaux du prochain album qui s’ouvre avec Cadavre (titre qui donne immédiatement le ton plus soul du projet), où s’intercalent deux titres totalement inédits et prometteurs, Pluie de roses Et Herbes roulantes, aperçus de son ‘travail en cours’, une réinterprétation douce et oscillante de Danse-moi jusqu’au bout de l’amour de Leonard Cohen, et une version plus torturée des chevaux sauvages des Pierres. Celui qui pouvait parfois être perçu comme un prédicateur au sein des Rival Sons, se révèle ce soir comme un enchanteur, un musicien ambulant mystique ou encore une âme « Papageno » invitant les âmes tristes à apaiser, dans une nature sauvage, la bête qui les fait souffrir ((Le Désert).

Le cadre intimiste du Stereo Covent Garden Club est le cadre idéal pour cette prestation intimiste. Les arrangements acoustiques épurés des chansons permettent à sa voix de se déployer comme jamais auparavant, à la fois douce et chuchotée mais aussi déchirante, parfois mystique et enchanteresse.

Le chanteur nous a offert une parenthèse enchantée à Londres, une invitation à le suivre dans son introspection et à s’ouvrir à la nôtre, une balade furtive mais intense et authentique dans les méandres du ‘mystère Buchanan’ et nous avons hâte d’être en 2025 pour poursuivre cette aventure initiatique avec lui !

Jay Buchanan - Stéréo Londres - 23/07/2024

Jay Buchanan - Stéréo Londres 23/07/2024

@Olivia Johnston

Liste des chansons

  1. Cadavre
  2. Baiser post-coïtal
  3. Pluie de roses
  4. Chevaux sauvages (Reprise des Rolling Stones)
  5. Danse-moi jusqu’au bout de l’amour (Reprise de Leonard Cohen)
  6. Une rose dans tes dents
  7. Dialogue interne
  8. Ce
  9. Caroline
  10. Herbe à feuilles caduques
  11. Se balancer
  12. Roule avec moi
  13. Le désert
  14. Se sentir mieux

Alma ROTA

Grb2

Jewel Beaujolie

I am a fashion designer in the past and I currently write in the fields of fashion, cosmetics, body care and women in general. I am interested in family matters and everything related to maternal, child and family health.
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