le mythique restaurant L’Épuisette menacé de fermeture, son propriétaire dénonce une situation « insupportable »
Tous les cinq ans, la métropole, qui s’occupe du bâtiment faisant partie du domaine public maritime, lance un nouvel appel d’offres qui échappe aux propriétaires actuels pour la première fois depuis 1976. La direction doit libérer les lieux avant le 31 décembre.
Une institution bientôt chamboulée ? Dans un courrier daté du 22 octobre, la direction du restaurant marseillais L’Épuisette a appris qu’elle devrait quitter les lieux avant le 31 décembre.
Une mauvaise surprise pour les gérants, à la tête de l’établissement du Vallon des Auffes depuis 1976. Ils savaient que tous les cinq ans, la métropole lançait un appel d’offres pour accueillir de potentiels nouveaux propriétaires.
Ces appels d’offres, remportés depuis 48 ans par les propriétaires actuels, leur ont échappé cette année. Un malentendu, alors que leur bilan serait toujours aussi bon selon eux. « Où avons-nous pêché ? Qu’avons-nous fait ? Qu’est-ce qui mérite d’être traité ainsi ? » demande Bernard Bonnet, directeur du restaurant L’Épuisette, sur notre antenne.
« Nous nous sentons manqués de respect, nous sommes victimes d’un manque de respect. Pour moi, à mon âge, dans ma situation, et au regard de mes équipes, c’est insupportable », dénonce ce dernier au micro de BFM Marseille Provence.
« Si je pars, je pars avec ma marque sous le bras »
De son côté, la métropole, qui s’occupe du bâtiment puisqu’il fait partie du domaine public maritime, justifie son choix. La communauté s’assure que le projet retenu prévoit des investissements importants et une cuisine d’aussi bonne qualité que celle que l’on mange à L’Épuisette depuis des années.
Didier Réault, vice-président de la métropole chargé de la mer et du littoral, assure que ses services ont examiné « avec beaucoup d’attention toutes les pièces et éléments fournis répondant aux critères de cet appel d’offres ».
Il poursuit : « Nous avions prévenu le gérant de L’Épuisette de l’arrivée de cette échéance depuis maintenant deux bonnes années. Ce concours respecte la loi et nous serions coupables de ne pas le faire. »
Le dossier finalement retenu est celui d’une autre chef étoilée, Coline Faulquier, finaliste de Top Chef en 2016. Elle souhaite conserver les salariés, mais aussi le nom de l’établissement.
Une demande déjà rejetée par l’équipe actuelle. « Si je pars, je repars avec ma marque sous le bras », affirme le directeur de L’Épuisette.