En 2023, 261 nouvelles communes d’Auvergne Rhône-Alpes ont été colonisées par le moustique tigre (152 en 2022, 116 en 2021 et 169 en 2020). Dans 49 autres communes, des observations ponctuelles ont également été réalisées. Plus d’un quart des communes de la région (1 065) sont désormais touchées, et 74 % des habitants sont concernés.
Reconnaissable à ses rayures noires et blanches, Aedes albopictus –son nom scientifique – a colonisé au moins 80 départements (sur 96) depuis son arrivée en France en 2004. Et l’insecte, qui pique principalement le matin et le soir, poursuit inexorablement son expansion dans nos communautés, étant particulièrement actif entre mai et novembre.
Source : ARS Auvergne-Rhône-Alpes : Moustique tigre : bilan régional de surveillance pour l’année 2023
Dengue, chikungunya… Un nombre record de cas importés dans la région
En raison d’une épidémie exceptionnelle aux Antilles et de la reprise des voyages après la pandémie, le nombre de cas d’arboviroses (maladies transmises par les moustiques) a fortement augmenté en 2023 avec 252 cas importés en Auvergne Rhône-Alpes pendant la saison de surveillance (contre 41 cas en 2022).
Ces cas ont donné lieu à 51 traitements adulticides, dont 23 dans le Rhône, 3 dans l’Ain et 2 dans la Loire.
La région est en 2et position en nombre de cas importés avec 12% des cas nationaux. Par ailleurs, un deuxième foyer de dengue autochtone (après celui de 2019 dans le Rhône) a été détecté en septembre dans la Drôme : deux personnes n’ayant pas voyagé mais voisines d’une personne revenant de Guadeloupe pour laquelle le diagnostic de dengue n’avait pas été posé.
Et si vous signaliez la présence du moustique tigre ?
Le suivi de l’évolution de la colonisation repose sur un réseau régional de 300 pièges à ponte et sur l’instruction des signalements effectués par la population. Vous aussi, vous pouvez participer au suivi de son expansion sur le site de signalement du moustique tigre. En 2023, sur les 424 signalements reçus, 353 correspondaient aux moustiques tigres. Ces rapports ont donné lieu à 255 enquêtes entomologiques dans 251 communes.
Dans quels cas une opération de lutte contre les moustiques est-elle déclenchée ?
Les traitements adulticides sont déclenchés par les autorités sanitaires en cas de risque de propagation épidémique de dengue, de chikungunya ou de zika. Elles sont mises en œuvre dans un périmètre de 150 m autour des lieux fréquentés par les patients et visent à éliminer les moustiques adultes qui auraient pu piquer les malades.
En fait, les œufs, les larves et les nymphes de ce moustique ne sont pas contaminants. Seul le moustique tigre adulte le devient en piquant une personne malade, et il ne transmet pas la maladie à sa progéniture.
Quelles mesures peuvent être prises pour prévenir sa propagation ?
Éliminez tous les endroits où l’eau peut stagner, videz les récipients après la pluie ou l’arrosage, couvrez les réservoirs et les piscines lorsqu’ils ne sont pas utilisés… Il existe de nombreux gestes à adopter pour empêcher le moustique tigre d’élire domicile chez vous.
L’insecte n’évolue que dans un rayon de 150 mètres autour de lui, et la femelle pond ses œufs (jusqu’à 200) sur les parois sèches de petits récipients. Une fois ceux-ci remplis d’eau, les œufs se développent en une semaine environ, ce qui explique la propagation rapide de ce moustique.
Mais il faut aussi le priver de ce qu’il apprécie à proximité de nos habitations, et notamment de ses lieux de repos favoris : débroussailler et tailler les hautes herbes et les haies, tailler les arbres, ramasser les fruits tombés, etc.