Dans cette rubrique, Le Petit Lillois donne la parole aux supporters du LOSC à l’issue de chacune de ses rencontres. Cette fois, trois d’entre eux ont été mis en cause suite au nul arraché par les Dogues à Monaco (0-0).
Un déplacement au Rocher n’est jamais simple pour le LOSC qui n’a plus gagné sur ces terres depuis plus de quinze longues années. Cependant, quand on se retrouve incapable de gagner, il faut savoir tenir le coup et surtout ne pas perdre. C’est ce qu’ont réussi à faire les Dogues vendredi (0-0), sans toutefois briller.
Cette rencontre a été commentée par Lucas, Julien et Tom, trois supporters interrogés à froid, quelques jours après le coup de sifflet final. Leurs propos sont l’occasion de revenir une dernière fois sur le match récemment disputé, mais sous un angle différent de ce que l’on peut traditionnellement voir dans la presse.
Une question de ressenti
Vendredi, le LOSC était heureux d’arracher un point sur un match nul après avoir subi une bonne partie du match. Il faut dire que la copie rendue n’était pas des plus réjouissantes : «C’était un match très compliquécommence Lucas. On s’est vite retrouvé en difficulté à cause de la pression monégasque, au point qu’il devenait impossible de sortir le moindre ballon. Ce début de match a causé pas mal de maux de tête et j’ai l’impression qu’après, on a joué avec la peur au ventre. Evidemment, cela n’aide pas à être à égalité et avec un peu plus de réalisme chez les Monégasques, le score aurait été différent. »
Julien continue avec la même dynamique : « Je qualifierais la performance du LOSC d’insuffisante. Nous n’avons rien montré, rien tenté… Individuellement, à part Chevalier, et collectivement c’était le néant. »dit-il. Tom remet une pièce dans la machine : « Ce n’était pas un grand LOSC, c’est vrai. (…) Ce qui m’a le plus dérangé, c’est l’état d’esprit affiché. Je n’avais pas l’impression de voir une équipe qui voulait gagner. »
La définition d’une purge ?
C’est le terme utilisé par Bruno Genesio au coup de sifflet final, partageant la déception de ses supporters face à la prestation réalisée par ses hommes. C’est Julien qui ouvre le bal cette fois, et il hoche la tête : « Ce match était bel et bien une purgeil commence. Monaco n’a pas montré grand chose, Lille encore moins… On n’a jamais vibré, on n’a eu aucun frisson, c’était un match vide… Bref, je pense que les spectateurs et les téléspectateurs se sont beaucoup ennuyés. »il conclut son discours.
« Totalement connectéajouta Tom. Le résultat ne doit pas, à mon avis, prévaloir sur le contenu de la copie rendue. J’ai eu l’impression de revoir le match joué contre le Sporting en Ligue des Champions, à ceci près que les Monégasques ont été beaucoup moins adroits. »
Impossible de faire l’unanimité pour Lucas : « Je ne partage pas cette opinion. J’aime le football sous toutes ses formes et c’est toujours intéressant de voir les schémas de jeu proposés par les deux techniciens, leurs réponses aux problèmes rencontrés… Voir son équipe souffrir est aussi la source de précieux enseignements »» dit-il, en contraste total avec les discours chantés jusqu’à présent par ses deux amis.
Un bon point à retenir ?
A l’issue d’un match nul, surtout face à une équipe qui continue, la même question revient sans cesse. Est-ce un point à gagner ou deux points à perdre ?
Et bien cette fois, nos trois interviewés sont sur la même longueur d’onde : « J’ai vu des réactions lunaires au coup de sifflet final, de vives critiques à l’égard de l’équipe, comme si elle venait de jouer le match nul contre les salariés du Parc Astérix. C’est évidemment un bon point.s’exclame Tom. Avoir le sentiment inverse, c’est que nous nous croyons plus beaux que ce que nous sommes réellement. Faut-il rappeler que nous nous sommes opposés au leader, sur un terrain qui n’a pas abouti depuis des décennies ? »
Ce sentiment est partagé par Julien : « Si on met de côté la qualité du match et qu’on l’envisage d’un point de vue purement comptable, bien sûr ce point est une bonne chose. Monaco est la meilleure équipe de L1 actuellement donc faire un nul à domicile est évidemment positif. En plus, c’est la seule chose à retenir.il souligne sous le regard approbateur de Lucas : « Tout a déjà été dit, mais si je devais ajouter quelque chose, ce serait de dire que j’ai apprécié les déclarations d’après-match de Bruno Genesio. J’aime son rapport au groupe, aussi capable de le défendre, comme à Saint-Étienne, que de le frapper quand ce n’est pas correct. »
Trop de matches pour Bouaddi ?
Titulaire par Bruno Genesio vendredi dernier à Monaco, Ayyoub Bouaddi était cette fois aligné aux côtés d’André Gomes dans l’entrejeu lillois. Malgré une prestation correcte, il a fait l’objet de quelques critiques. C’est notamment la gestion de son temps de jeu qui a été pointée du doigt par Kevin Diaz, sur le plateau de l’After Foot, ces derniers jours.
Julien est le premier à se lancer dans ce débat. Pour lui, on ne parle pas d’âge : « Je ne pense pas qu’il joue trop de matches, si tu es bon à l’entraînement et physiquement tu te sens bien, je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas continuer »il croit simplement.
De son côté, Tom affiche un très grand sourire et se contente d’une réponse brève mais claire : «J’ai vu ces déclarations. Je préfère en rire. Cela n’a aucun sens. »dit-il instinctivement, sauvé par Lucas et son analyse plus approfondie : « Honnêtement, je comprends l’essence. Si l’on prend l’exemple du Paris Saint-Germain, j’ai du mal à apprécier la gestion du dossier Warren Zaïre-Emery. Il est devenu du jour au lendemain un titulaire indiscutable, disputant des matches avec une intensité qu’il n’avait jamais connue auparavant. Il y a là un problème, mais pas pour Ayyoub Bouaddi. La seule raison pour laquelle il s’est aligné sur le Rocher dès le début, c’est qu’il y a une tonne d’absents. Pour le reste, son évolution est progressive et c’est une gestion que nous validons ici à 100%”conclut-il, comme la voix de la raison.