Cependant, les autorités se demandent désormais si l’Église estonienne est acceptable. « Le plus haut chef spirituel de leur Église a déclaré une guerre sainte contre l’Occident, y compris l’Estonie. Cela équivaut à une incitation au terrorisme : si une action similaire était entreprise par un religieux islamique, la tolérerions-nous ? Certainement pas », a déclaré le ministre estonien de l’Intérieur, Lauri Läänemets.
Et il doute que Kirill revienne sur sa position. « Au contraire, ils deviennent de plus en plus agressifs au fil du temps, à mesure que le peuple russe se mobilise derrière l’agression du régime de Poutine, ce qui nécessite de justifier l’agression en Ukraine comme servant un ‘objectif supérieur’ », a-t-il ajouté.
« C’est ainsi que parle un groupe extrémiste, mais pas le chef de l’Église », a reconnu Pavel Borşevschi, un autre prêtre orthodoxe de Moldavie.
La Moldavie abrite actuellement près de 1 000 églises orthodoxes russes, avec plus de 90 % des Moldaves s’identifiant comme chrétiens orthodoxes. En effet, Kirill est toujours officiellement le plus haut chef spirituel de l’église Saint-Dumitru de Borşevschi à Chișinău – et pourtant, « le nom du patriarche Kirill n’est pas mentionné dans l’église les jours ouvrables. Les gens ne peuvent plus tolérer l’Église russe, qui s’est transformée en secte », a déclaré Borşevschi.
Alors pourquoi, pourrait-on se demander, l’église Saint-Dumitru continue-t-elle à fonctionner sous la direction religieuse russe, tout comme l’ensemble de la métropole de Moldavie ?
« Nous devons rester unis quoi qu’il arrive. C’est l’un des enseignements du Christ », a déclaré Borşevschi. Il espère plutôt que le métropolite de Moldavie sera le fer de lance d’une fusion de l’Église orthodoxe moldave avec l’Église orthodoxe roumaine.
