« Le monde numérique est devenu un véritable contre-pouvoir en Iran », explique l’Iranien Mohammad Rasoulof, dont le film a été primé à Cannes
Le film « Les Graines du figuier sauvage » se déroule pendant la répression iranienne et montre des images amateurs pour « leur rendre hommage et les diffuser à ma manière », a expliqué le réalisateur mercredi sur France Inter.
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« Les téléphones d’aujourd’hui et le monde numérique sont devenus un véritable contre-pouvoir en Iran », explique mercredi 11 septembre sur France Inter Mohammad Rasoulof, dont le film « Les Graines du figuier sauvage », prix spécial à Cannes, sort mercredi 18 septembre.
Le cinéaste exilé, qui a été privé de sa liberté à plusieurs reprises par le régime, explique que « Quand il y a des descentes dans mon bureau à la maison, les gardes (révolutionnaires) ont toujours une caméra dans les mains. Ce n’est plus un instrument pour faire des films, c’est devenu quelque chose de beaucoup plus important », a-t-il ajouté. il insiste.
Son film, qui se déroule pendant la répression du mouvement « Femmes, Vie, Liberté » contre le régime à partir de 2022, montre également de véritables images amateurs. C’est pour lui un « une façon de rendre hommage à ces images et de les diffuser à ma manière. »
« Les autorités ont tout fait pour empêcher que les images de cette répression ne fuitent, les journalistes ont été empêchés de travailler. Et pourtant, ce sont les gens eux-mêmes qui ont pu capter les images de cette répression et on les trouve partout sur Internet. »dit-il joyeusement.
Le cinéaste de 51 ans était « étourdi » par ces vidéos amateurs, qu’il a découvertes après sa sortie de prison. Il est allé « rencontrer ces jeunes filles pour comprendre ce qu’il y avait dans leur tête »Et « Ma réaction a été de faire ce film »poursuit Mohammad Rasoulof.
Tourné en secret, son film est un thriller paranoïaque sur un enquêteur iranien et sa famille, en pleine répression des manifestations contre le régime.
Grb2