le monde du rugby uni autour de la légende de « Boni »
ANdé Boniface a déclaré qu’avant de jouer à domicile avec le Stade Montois, il écoutait « Nabucco », de Verdi. Le centre aux 48 sélections avec le XV de France, élevé au rang de légende du « French flair », dit alors fermer les yeux et rêver d’un jeu de passes infini. Une semaine après son décès, le 8 avril, à l’âge de 89 ans, c’est au son de cet opéra et sous les applaudissements qu’il a entrepris son dernier voyage à l’issue de ses obsèques célébrées ce lundi 15 avril après-midi à l’église Saint-Pierre. -Église Pierre à Montfort-en-Chalosse, dans les Landes.
ANdé Boniface a déclaré qu’avant de jouer à domicile avec le Stade Montois, il écoutait « Nabucco », de Verdi. Le centre aux 48 sélections avec le XV de France, élevé au rang de légende du « French flair », dit alors fermer les yeux et rêver d’un jeu de passes infini. Une semaine après son décès, le 8 avril, à l’âge de 89 ans, c’est au son de cet opéra et sous les applaudissements qu’il a entrepris son dernier voyage à l’issue de ses obsèques célébrées ce lundi 15 avril après-midi à l’église Saint-Pierre. -Église Pierre à Montfort-en-Chalosse, dans les Landes.
Avec entre autres porteurs Patrick Milhet et Stéphane Prosper, deux membres du staff actuel de son club de longue date, vêtus d’un maillot jaune et noir « vintage », le cercueil d’André Boniface a été transporté au caveau familial où il a pris place aux côtés de Guy. , son frère décédé le 1euh Janvier 1968 suite à un accident de la route. Une cicatrice qui ne s’est jamais refermée qu’il a notamment racontée dans son livre « Nous étions si heureux ».
De ce tombeau qu’il venait visiter presque chaque semaine, on aperçoit par beau temps la chaîne des Pyrénées. Ce n’était pas le cas lors de ses funérailles. Mais le monde du rugby s’est réuni en masse pour lui rendre un dernier et vibrant hommage. Plus de 500 personnes ont pris d’assaut la petite église fortifiée pour se rassembler autour de lui, dans le sud des Landes.
Avant même la cérémonie, les illustres aînés dont il était le plus proche s’étaient réunis à Tauzins, l’adresse où André Boniface avait ses habitudes. Autour de son fils spirituel Patrick Nadal, Serge Blanco, Pierre Albaladejo, Claude Dourthe, Laurent Pardo, Jo Maso, Jean-Louis Bérot, François Sangalli et Thomas Castaignède ont partagé un déjeuner. Une liste non exhaustive élargie par la suite par Christian Darrouy, Pierre Berbizier, Philippe Sella, Olivier Roumat, Philippe Dintrans, Raphaël Ibañez, Laurent Rodriguez ou encore Rémi Talès.
« Un peu de lumière »
Représentant de la Fédération française de rugby (FFR) en sa qualité de vice-président, Abdelatif Benazzi a rejoint cette cohorte d’internationaux. Un appel auquel le monde professionnel a également répondu. Par la haie d’honneur formée par les joueurs du Stade Montois dans la cour de l’église, mais aussi par la présence de René Bouscatel, président de la Ligue nationale de rugby (LNR), ainsi que celles de Didier Lacroix et Jacky Lorenzetti, respectivement présidents du Stade Montois. Toulousain et Racing 92.
« Il y a beaucoup de tristesse dans cette église. Mais il y a aussi un peu de lumière. »
L’insoumis André Boniface, ce centre qui aurait eu bien plus de sélections « si les grands overs de la fédération ne l’avaient pas pris en dégoût », comme le racontait son ami Jean Glavany, a finalement réalisé l’union au nom d’une idée, a poursuivi le ancien ministre de l’Agriculture : « Relever la tête est une philosophie de vie. » Un concept résumé en ces termes sur les t-shirts portant le numéro 12 portés par les joueurs du Stade Montois : « L’esthétique ne nuit pas à l’efficacité ».
Jean Glavany a souvent semblé pris d’émotion lors de ce discours touchant. Mais c’est lorsqu’il parle des retrouvailles dans la mort d’André et Guy que celles-ci atteignent leur paroxysme : « Il y a beaucoup de tristesse dans cette église. Cependant, il y a aussi un peu de lumière : vous allez enfin pouvoir panser cette blessure qui saigne depuis tant d’années. Et on se dira qu’ils sont revenus à l’époque où ils étaient si heureux. »