Un « programme très complet », selon elle. La ministre de l’Éducation Anne Genetet a assuré mardi qu’elle défendrait le nouveau programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle qui sera présenté en décembre et qu’elle juge « important », lors d’une audition au Sénat.
«J’ai pris le temps nécessaire pour relire avec beaucoup d’attention le programme qui a été rédigé», a indiqué la ministre, entendue par la commission de la culture et de l’éducation du Sénat.
« C’est un programme que je défendrai, qui me paraît important », a-t-elle dit, citant notamment « l’accompagnement de nos élèves dans la compréhension des émotions », prévu dans ce programme, « indispensable » selon elle.
« Cela ira au CSE (Conseil de l’enseignement supérieur, organisme consultatif NDLR) en décembre. Je demande qu’il soit publié le plus tôt possible pour que les enseignants aient le temps de s’y familiariser, d’être prêts à l’utiliser au plus vite », a-t-elle ajouté. « Si certains sont prêts à le faire cette année, ils le peuvent tout à fait, mais en tout cas au plus tard à la rentrée 2025. »
« J’espère que nos professeurs seront – j’y veillerai – formés à l’utilisation de ce programme », a-t-elle déclaré.
Depuis 2001, la loi rend obligatoire l’éducation sexuelle, avec au moins trois séances annuelles dans les écoles, collèges et lycées, mais cette obligation est peu respectée dans la pratique.
Un projet de programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle pour l’école, le collège et le lycée a été publié en mars par le Conseil supérieur des programmes, placé sous l’autorité du ministre de l’Éducation nationale, avec pour objectif initial une mise en œuvre dès le début de l’année scolaire. Année scolaire 2024. Mais les textes définitifs n’ont pas encore été présentés.
La nouvelle secrétaire d’État à l’Égalité femmes-hommes Salima Saa a estimé en septembre qu’il était « temps » que l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle soit « efficace ».
Les syndicats d’enseignants s’étaient inquiétés à la rentrée des tracts distribués devant les écoles visant à stigmatiser cet enseignement.
L’année dernière, le vote d’un décret en Belgique généralisant l’enseignement à la vie affective et sexuelle dans les écoles avait déclenché une vague de désinformation en France sur ce sujet inflammable.