Le ministre ne pourra pas traiter les dossiers liés à Perenco
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Le ministre ne pourra pas traiter les dossiers liés à Perenco

Le ministre ne pourra pas traiter les dossiers liés à Perenco


La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher ne pourra pas traiter des dossiers liés à trois entreprises, dont le pétrolier Perenco, dont son père était administrateur, selon un décret publié mardi au Journal officiel. Publié une semaine après une enquête des médias Divulguer qui avait suscité de vives réactions politiques, le décret indique que le ministre « n’a pas connaissance d’actes de quelque nature que ce soit relatifs au groupe Défense conseil international, au groupe EP2C et au groupe Perenco ».

« Les pouvoirs correspondants sont exercés par le Premier ministre », poursuit le décret, « conformément » à un décret de 1959 prévoyant que « le ministre qui s’estime en situation de conflit d’intérêts doit en informer par écrit le Premier ministre en précisant la teneur des questions pour lesquelles il estime ne pas devoir exercer ses pouvoirs. Ce dernier s’abstient de donner des instructions aux administrations placées sous son autorité ou à sa disposition, lesquelles reçoivent leurs instructions directement du Premier ministre ».

« A l’occasion de la mise à jour de son arrêté d’expulsion en raison du changement de position de son associé, la ministre a pris l’initiative d’intégrer Perenco, afin de couper court à toute critique », a indiqué l’entourage du ministre dans un communiqué transmis à l’AFP mardi matin. L’associé de Mme Pannier Runacher, Nicolas Bays, a rejoint la société Défense conseil international, selon la même source.

Selon Divulguerles actifs proviennent de fonds spéculatifs

La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a lancé, le 8 novembre, des enquêtes et des vérifications, suite à des informations provenant de Divulguer révélant que ses enfants détenaient des parts dans une société française, non mentionnée dans sa déclaration d’intérêts, et dont les fonds sont en partie domiciliés dans des paradis fiscaux.

Le père du ministre, Jean-Michel Runacher, a créé cette société civile, baptisée Arjunem, en France en 2016 dans le cadre d’une transmission de patrimoine. Quatre de ses petits-enfants sont associés, dont les trois enfants de Mme Pannier-Runacher, alors mineurs, pour lesquels le ministre a signé en tant que représentant légal. Divulguercet héritage provient de fonds spéculatifs, implantés dans le Delaware, en Irlande et à Guernesey, et dans lesquels Perenco détenait également des participations.

« Des allégations fausses et calomnieuses » assure Agnès Pannier-Runacher

Interrogée à l’Assemblée nationale et accusée de conflit d’intérêts par des membres de l’opposition, Mme Pannier-Runacher a dénoncé des « allégations mensongères et calomnieuses », assurant que ce sujet n’avait « aucun lien avec (ses) fonctions de ministre », et a fait référence, s’agissant de l’origine des fonds, à son père.

Elle a précisé que ses enfants étaient nus-propriétaires et ne percevaient donc aucun dividende, Jean-Michel Runacher restant l’usufruitier, et que les produits financiers étaient déposés dans une banque au Luxembourg. Elle a également indiqué que son père avait « apporté des parts dans des fonds qui n’ont aucun lien avec Perenco » et qu’il s’agissait « d’investissements acquis dans le passé dans le cadre de ses placements personnels ».

Concernant Perenco, le ministère a réitéré mardi que « la ministre n’a jamais eu à prendre de décision concernant ce groupe étranger, ni même à rencontrer ses représentants dans le cadre de ses fonctions au sein du gouvernement ».

europe1 Fr

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