Le ministre du Travail promet le paiement rapide des salaires impayés aux employés de Milee
« Cela ne rattrapera pas tout ce que certains ont perdu, mais nous sommes quand même rassurés »réagit Sébastien Bernard, délégué syndical central CGT de Milee, dont le syndicat s’était mobilisé pour dénoncer l’extrême précarité des près de 10 000 salariés licenciés suite à la faillite de l’entreprise (anciennement Adrexo), entreprise spécialisée dans la distribution de tracts publicitaires.
La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a annoncé, jeudi 24 octobre, près du centre de distribution de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), que tous les salaires qui leur sont dus seraient payés d’ici le 31 octobre, et leurs soldes sur tous comptes (congés payés, indemnités de départ) d’ici la mi-novembre, entre autres mesures.
Après des années de difficultés et de problèmes de gestion, acculée par le déclin de son activité, Milee a été placée en redressement judiciaire le 30 mai, puis en liquidation judiciaire le 9 septembre, faute de trésorerie suffisante pour poursuivre son activité. Les 5 000 derniers salariés de l’entreprise se sont ajoutés aux 4 000 autres licenciés dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi durant l’été.
La grande majorité des travailleurs distribuaient des tracts à temps partiel, au salaire minimum. Un tiers cumulait ces revenus avec un emploi, un tiers avec leur retraite, tandis qu’un dernier tiers des salariés n’avaient que Milee comme activité : 1 400 d’entre eux travaillaient à temps plein.
« Manque de professionnalisme »
Outre la fin de leur entreprise, les salariés, notamment ceux licenciés lors de la deuxième vague, ont donc eu la désagréable surprise de ne pas percevoir tout ou partie de leur salaire, notamment pour le mois d’août. Plusieurs mois plus tard, des factures impayées subsistent, en raison du nombre et de la complexité des dossiers, et de difficultés administratives entre le liquidateur, les gestionnaires de paie et l’Association pour la gestion du Régime de garantie des sinistres des salariés (AGS), qui verse les salaires en cas de sinistre. liquidation.
« La difficulté c’est que les salaires mettent beaucoup de temps à arriver, 150 personnes nous ont dit qu’elles n’avaient toujours rien en août »décrit Philippe Viroulet, délégué syndical central à la Confédération autonome du travail, le premier syndicat de Milee.
N’ayant reçu leur solde d’aucun compte ni leur attestation de fin de contrat, les licenciés n’ont donc pas pu s’inscrire à France Travail. « Il y a quelques jours, une personne qui travaillait à temps plein a tenté de se suicider. D’autres sont expulsés ou se voient retirer la garde de leurs enfants.témoigne M. Bernard.
Il vous reste 39,37% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.