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Le ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, contredit par ces chiffres du Samu Urgences de France

61% des services d'urgences ont dû fermer au moins une ligne médicale cet été, selon l'enquête Samu Urgences de France, publiée le 17 septembre.
LOIC VENANCE / AFP 61% des services d’urgences ont dû fermer au moins une ligne médicale cet été, selon l’enquête Samu Urgences de France, publiée le 17 septembre.

LOIC VENANCE / AFP

61% des services d’urgences ont dû fermer au moins une ligne médicale cet été, selon l’enquête Samu Urgences de France, publiée le 17 septembre.

SANTÉ – Deux services d’urgence sur trois ont fermé au moins une fois en juillet et août. « Pour la troisième année consécutive, de nombreux services » souffert cet été « des difficultés opérationnelles majeures, liées au manque de personnel soignant », déplore Samu Urgences de France, dans sa troisième enquête annuelle sur le fonctionnement estival des services de secours, publiée ce mardi 17 septembre.

«Fonctionner en mode dégradé est devenu la norme», avec «moins de médecins présents pour accueillir un nombre toujours croissant de patients, moins de médecins dans les Smur (ambulances avec médecins pour les urgences vitales), moins de lits pour hospitaliser les patients des services d’urgences»déplore le syndicat.

Le diagnostic contredit celui posé durant l’été par le ministre démissionnaire de la Santé Frédéric Valletoux, selon qui les choses allaient bien cet été. « un peu mieux que l’année dernière »avec des tensions qui n’étaient pas « pas aussi fort ».

Une situation pire qu’à l’été 2023, selon Samu Urgences de France

Elle est toutefois plus proche de celle réalisée par la Fédération hospitalière de France (FHF) qui regroupe les hôpitaux publics. Pour celle-ci, le fonctionnement estival des services d’urgences s’était dégradé pour 39% des établissements, 15% détectant au contraire une amélioration.

Selon les chiffres du Samu Urgences de France, 61% des services d’urgence intervenant ont dû fermer au moins une ligne médicale (équipe de soins) durant l’été, contre 57% l’an dernier.

Du côté des Smur (structures mobiles d’urgence et de réanimation), Samu Urgences de France a enregistré 174 fermetures de lignes, contre 166 l’an dernier. Dans une dizaine de cas, « La zone couverte a été laissée sans aucune intervention Smur pour répondre à l’urgence vitale »a déclaré Samu Urgences de France.

Le syndicat estime que le système hospitalier doit prendre conscience du problème en publiant un message quotidien. « indicateur de lit de civière » de chaque service d’urgences, c’est-à-dire du nombre de patients en attente d’un lit d’hôpital, au prix d’un risque accru pour leur santé.

Antennes médicales deurgence

Et vu la pénurie de médecins urgentistes, il est également nécessaire « revoir le maillage territorial » urgences, estime le syndicat, pour qui « Il n’est plus viable de maintenir tous les services d’urgence » actuel.

Certains services existants aujourd’hui pourraient évoluer vers « antenne de médecine d’urgence » (12 heures par jour d’ouverture seulement), et d’autres pourraient être « groupés ensemble », « regrouper les équipes sur des sites facilement accessibles à la population »D’autre part, il est nécessaire de maintenir un réseau suffisant d’équipes Smur pour que les urgences vitales puissent être traitées à temps sur tout le territoire, estime-t-il.

Cet été, la situation a été particulièrement tendue, par exemple en Mayenne, où le service des urgences du centre hospitalier de Laval ne parvient pas à recruter suffisamment de médecins urgentistes.

Le problème de congestion estivale n’est toutefois pas uniquement lié au manque de médecins urgentistes, souligne le syndicat. Selon son étude, les services d’urgence ont aussi de plus en plus de mal à trouver des lits en aval pour hospitaliser leurs patients. Selon ses chiffres, 23 % des établissements étudiés ont fermé plus de lits en soins intensifs que d’habitude cet été, et 65 % des établissements ont fermé plus de lits en médecine ou en chirurgie que les étés précédents.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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