Le ministre de la Justice Didier Migaud veut modifier la loi sur le viol

Un petit mot qui pourrait changer une loi. Le ministre de la Justice Didier Migaud a déclaré vendredi sur France Inter qu’il était favorable à l’idée de changer la définition du viol en droit français en intégrant la notion de consentement.

A la question de savoir s’il était favorable, comme le président Emmanuel Macron, à l’inclusion du consentement dans la loi française, M. Migaud a répondu « oui ».

Le débat sur la redéfinition du viol dans le Code pénal pour tenir compte de l’absence de consentement a refait surface en France lors du procès pour viol de Mazan.

Actuellement, l’article 222-23 du Code pénal définit le viol comme « tout acte de pénétration sexuelle, quelle qu’en soit la nature, ou tout acte oro-génital commis sur la personne d’autrui ou sur la personne de l’auteur par violence, contrainte, menace ou surprendre ».

La notion de consentement, qui a refait surface dans les années 2010 avec l’onde de choc #MeToo, n’y est pas explicitement évoquée.

En mars dernier, Emmanuel Macron s’était dit favorable à un changement de définition du viol. Le chef de l’Etat a ensuite espéré qu’une proposition de texte pourrait voir le jour « d’ici la fin de l’année », une perspective devenue incertaine avec l’annonce surprise de la dissolution de l’Assemblée nationale. début juin qui a mis un terme aux travaux en cours sur ce sujet.

La Suède pionnière

Plusieurs pays européens ont modifié leur définition du viol ces dernières années comme une agression sexuelle sans consentement explicite. En Suède, une loi sur le consentement sexuel, qui considère comme un viol tout acte sexuel sans accord explicite, même en l’absence de menace ou de violence, est en vigueur depuis 2018.

En Espagne, une loi – surnommée « Seul un oui est un oui » – a introduit depuis octobre 2022 l’obligation du consentement sexuel explicite. Même évolution en Grèce et au Danemark.