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Le ministre de la Culture démissionne

Le ministre italien de la Culture, Gennaro Sangiuliano, a démissionné vendredi, empêtré dans une affaire impliquant une influenceuse qui filmait secrètement ses déambulations dans les couloirs dorés du ministère à l’aide de lunettes connectées.

« Après mûre réflexion, durant ces jours douloureux (…) j’ai décidé de démissionner irrévocablement de mon poste de ministre de la Culture », a écrit Gennaro Sangiuliano au Premier ministre Giorgia Meloni dans une lettre publiée par son ministère. Il a également annoncé qu’il saisirait le parquet pour défendre « son honneur » et « démontrer ma transparence absolue et que j’ai agi correctement », sans préciser à qui serait destiné sa plainte.

Une défense désastreuse à la télévision

« Je remercie sincèrement Gennaro Sangiuliano (…) pour le travail extraordinaire accompli jusqu’à présent qui a permis au gouvernement italien d’obtenir des résultats importants dans la renaissance et la valorisation du grand patrimoine culturel italien », a réagi Giorgia Meloni. Mercredi, pour tenter de sauver son poste, Gennaro Sangiuliano, 62 ans, s’était livré à un exercice de contrition sanglotant largement moqué dans la presse, expliquant les circonstances de sa rencontre avec Maria Rosaria Boccia, 41 ans, qui a inondé les réseaux sociaux de témoignages de leur relation.

« C’est devenu une relation amoureuse » en mai dernier, a-t-il admis, affirmant y avoir mis fin « fin juillet, début août ». Maria Rosaria Boccia a mis le feu aux poudres en publiant sur Instagram fin août sa prétendue nomination comme conseillère du ministre de la Culture pour les grands événements, ce que Gennaro Sangiuliano s’est empressé de démentir.

Des photos sans son alliance

Maria Rosaria Boccia a répondu en publiant des photos d’elle avec le ministre lors de nombreux événements publics, des courriels, des cartes d’embarquement, etc. À chacune des affirmations du ministre, un homme marié qui apparaît sur certaines photos publiées par Maria Rosaria Boccia sans son alliance, la jeune femme a répondu, affaiblissant chaque jour un peu plus sa défense.

Dans son interview franche de mercredi, il a assuré, relevés bancaires en main, qu’il avait personnellement payé toutes les dépenses liées aux différents voyages de Maria Rosaria Boccia avec lui, et qu’aucun euro public n’avait été dépensé.

« La première personne à qui je dois présenter mes excuses, et qui est une personne exceptionnelle, c’est ma femme », a-t-il déclaré. « Je m’excuse également auprès de Giorgia Meloni, qui m’a fait confiance, pour l’embarras que j’ai causé à elle et au gouvernement », a-t-il ajouté, bénéficiant encore à l’époque du soutien de ses pairs.

L’influenceur « vraiment désolé »

« Il méritait ce poste, c’est une personne très compétente. Je suis vraiment désolée », a déclaré Maria Rosaria Boccia dans une interview à la chaîne de télévision La7 vendredi soir après avoir appris la démission de Gennaro Sangiuliano. « Je n’ai pas peur d’une enquête parce que j’ai dit la vérité », a-t-elle ajouté en référence à la plainte annoncée par Gennaro Sangiuliano, affirmant n’avoir « pas espionné le ministre parce que j’ai travaillé avec lui ».

Gennaro Sangiuliano est le premier ministre du gouvernement de Giorgia Meloni à démissionner, moins de deux semaines avant la réunion des ministres de la Culture des pays du G7, que l’Italie préside cette année, du 19 au 21 septembre. Son successeur est Alessandro Giuli, président de la Fondation MAXXI, le Musée national des arts du XXIe siècle.et siècle.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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