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Le ministère des Finances aurait secrètement distribué 37,5 millions de pièces contrefaites après la guerre de 1939-1945.

Si vous avez dans vos tiroirs une pièce de 20 francs en or type Marianne Coq, il s’agit peut-être d’une copie. « De 1951 à 1960, illégalement et dans le plus grand secret, le ministre des Finances, avec l’accord de la Banque de France, a fait fabriquer et distribuer des copies de pièces d’or », explique-t-il. Ouest de la France Yannick Colleu, spécialiste des métaux précieux et auteur de l’ouvrage L’or des Français.

Cette tromperie institutionnelle aurait été lancée à la fin de la Seconde Guerre mondiale, alors que la France était confrontée à d’importantes difficultés financières. « Il nous restait très peu d’or à la fin de la guerre, tout était fondu pour acheter des munitions », raconte Yannick Colleu. L’État français avait également contracté deux emprunts en 1952 et 1954, indexés respectivement sur la valeur de l’or de Napoléon, une pièce d’or de 20 francs.

37,5 millions d’exemplaires

Afin de stabiliser le marché de l’or, le ministre des Finances aurait proposé une solution non conventionnelle. « Nous avons repris les dessins identiques des pièces de 20 francs frappées de 1907 à 1914, du type « coq » et démonétisées en 1926. Puis nous les avons remis en circulation sans rien dire. »

Au total, 37,5 millions de « fausses » pièces de ce type ont été mises en circulation, sans en informer la population. « Le gouverneur rend compte à la Banque de France pour qu’elle produise de fausses monnaies démonétisées, il n’y a même pas de décret comme c’est habituellement la norme », explique Yannick Colleu. Ce n’est même pas mentionné dans le rapport annuel de l’Administration des Monnaies et Médailles.»

Teneur en or inférieure

Au-delà de son caractère illégal et du secret qui l’entoure, cette solution aurait également nui aux Français quant à la teneur en or de ces pièces. « Une pièce de 20 francs a été émise au poids de 5,8065 g d’or fin alors que des exemplaires étaient demandés au poids de 5,789 g d’or fin par pièce », précise l’expert, qui estime ainsi que l’Etat aurait ainsi économisé 654 kg d’or fin. d’or sur les 217 tonnes d’or mises en circulation. Selon lui, la différence est également visible à l’œil nu, les copies ayant une couleur légèrement plus rouge que les originaux.

Selon Yannick Colleu, les propriétaires de ces pièces se retrouvent même doublement perdants, du fait de leur fiscalité défavorable. « Ces pièces ne sont pas des monnaies, mais des tokens, et devraient donc être exonérées jusqu’à 5 000 € à la revente », estime-t-il. Mais aujourd’hui, le fisc applique la taxe de 11,5% sur le prix de vente comme s’il s’agissait d’argent réel.»

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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