L’offre du géant américain et français des télécoms a été préférée à celle du groupe informatique français Atos.
Atos a raté le coche. Le ministère des Armées va acquérir un supercalculateur pour son agence dédiée à l’intelligence artificielle (Amiad) auprès de l’américain Hewlett-Packard allié à Orange, un tandem préféré par le groupe informatique français Atos, a-t-on appris jeudi de source proche du déposer. Le contrat, d’un montant non précisé dans l’immédiat, a été notifié mercredi, selon cette source, confirmant une information de La Tribune. Evoquant mi-octobre l’appel d’offres alors en cours devant les députés de la commission de défense, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a évoqué « deux réponses très différentes (…) sur le délai, sur le prix, sur la prestation et sur le personnel qui (a été) mis en place ». L’une des deux offres semblait particulièrement « anormalement faible et ce n’est pas parce que (on parle) de souveraineté qu’il faut qu’elle soit faible »il avait esquissé.
Ce marché perdu par Atos, groupe français en restructuration et qui avait repris l’activité supercalculateurs héritée de Bull, ne constitue pas une atteinte à la souveraineté que la France recherche dans ses programmes militaires, avait-il blanchi par anticipation. « En matière d’intelligence artificielle, il n’y a pas de souveraineté pour l’instant »a-t-il déclaré, rappelant que les processeurs GPU destinés à l’intelligence artificielle étaient tous produits par des sociétés américaines, principalement Nvidia, et que les deux concurrents iraient « alimentation à partir de la même source GPU de toute façon ». « Ce qui peut nous faire reculer en termes de souveraineté, c’est de ne pas avoir un supercalculateur très rapidement »selon le ministre. D’autant que ce supercalculateur n’aura qu’une espérance de vie de « deux à trois ans »selon le délégué général à l’armement Emmanuel Chiva.
« J’ai demandé au ministère de regarder aussi comment une entreprise française aussi importante (comme Atos) doit très vite monter en compétences pour conquérir notre souveraineté dans ce domaine, d’autant que ce ministère est un client important d’Atos par ailleurs, donc il n’y a pas méfiance envers Atos »a ajouté Sébastien Lecornu. Ce supercalculateur classé équipera l’Agence ministérielle pour l’intelligence artificielle de défense (Amid), un organisme créé en mars et doté de 300 millions d’euros par an pour développer et intégrer l’IA dans les équipements militaires.
