Le ministère américain de la Justice envisage sérieusement de démanteler Google
Dans un dossier, le ministère américain de la Justice évoque « une gamme complète d’outils » pour rétablir la concurrence. La séparation de Google de deux de ses produits, Android et Chrome, est à l’étude. Le dernier démantèlement majeur aux USA remonte à 1984.
Google a perdu récemment une série de procès aux Etats-Unis l’accusant de monopole, l’un relatif à la recherche en ligne, un autre dont le jugement définitif est tombé le 7 octobre 2024 relatif à sa boutique d’applications, le Play Store. Et les conséquences de ces jugements commencent à se préciser.
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Un démantèlement évoqué
Dans un article de Le journal Wall Streeton apprend qu’un dossier déposé par le Ministère de la Justice (DOJ, équivalent du ministère de la Justice) présente un « un ensemble d’options potentielles ». L’idée est la suivante : la justice américaine a reconnu au moins à deux reprises que Google représentait un monopole illégal. Le DOJ cherche une solution pour y mettre un terme et « restaurer la concurrence ».
Concrètement, cela signifie que le gouvernement américain étudie « toute une gamme d’outils » pour rétablir la concurrence. Ces outils vont de simples restrictions au démantèlement du géant de Mountain View. Cela viserait par exemple à l’empêcher d’utiliser le navigateur Chrome ou le système d’exploitation Android au profit de son moteur de recherche.
Google se défend
Dans un billet de blog assez musclé, Google répond directement au DOJ sur plusieurs points. Le géant californien s’interroge dans un premier temps sur les intentions du gouvernement :
« Cette affaire concerne un ensemble de contrats de diffusion de recherches. Plutôt que de se concentrer sur cette question, le gouvernement semble poursuivre un vaste programme qui aura un impact sur de nombreux secteurs et produits (…) »
Et Google liste plusieurs « domaines » dans lesquels l’entreprise voit « un risque de conséquences imprévues » :
- Le partage de requêtes de recherche pourrait mettre en danger la confidentialité ou la sécurité ;
- Les obstacles aux outils d’intelligence artificielle de Google pourraient entraver l’innovation ;
- Séparer Chrome et Android les « briserait ».
Sur ce dernier point, Google rappelle que le « Le code Chrome est Open Source » Et « l’épine dorsale de nombreux navigateurs concurrents ». Il en va de même pour Android, également Open Source et gratuit, qui selon Google aurait permis « un choix énorme sur le marché des smartphones, contribuant à maintenir les prix des téléphones à un niveau bas pour des milliards de personnes ».
Apple est également mentionné. « Ne vous y trompez pas : les séparer modifierait leurs modèles économiques, augmenterait le coût des appareils et affaiblirait Android et Google Play dans leur concurrence féroce avec l’iPhone et l’App Store d’Apple. »
Quels sont les précédents ?
Comme le rappelle Le journal Wall Streetseul un tribunal peut décider du démantèlement d’une entreprise. Cependant, le dernier exemple en date dans le domaine de la technologie n’est pas célèbre : en 2001, une cour d’appel fédérale a annulé un jugement prononçant le démantèlement de Microsoft. Il faut donc remonter à 1984 pour trouver un exemple qui aurait pu réussir avec AT&T qui a bloqué le marché de la téléphonie.
Des solutions moins radicales pourraient donc être envisagées. Comme le rappelle Tuteurd’ici le 20 novembre, le ministère américain de la Justice devrait présenter une série de propositions plus détaillées. Google devra alors réagir en proposant des mesures correctives d’ici le 20 décembre.
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