Le milliardaire d'extrême droite Pierre-Edouard Stérin veut acquérir l'équipementier automobile GMD, en grande difficulté – Libération
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Le milliardaire d’extrême droite Pierre-Edouard Stérin veut acquérir l’équipementier automobile GMD, en grande difficulté – Libération

Le milliardaire d’extrême droite Pierre-Edouard Stérin veut acquérir l’équipementier automobile GMD, en grande difficulté – Libération
Le sous-traitant automobile est en négociations pour être racheté par la holding Otium Capital de l’homme d’affaires proche des milieux d’extrême droite Pierre-Edouard Stérin. GMD souffre du déclin de la production automobile française et croule sous plus de 350 millions d’euros de dettes.

Pierre-Edouard Stérin, le milliardaire en croisade contre « la gauche mélenchonisée »viendra-t-il en aide à l’équipementier automobile français GMD ? Selon nos informations, confirmant celles de Échos et de Franceinfola holding Otium Capital, détenue par l’homme d’affaires d’extrême droite, souhaite reprendre cette société en proie à de grandes difficultés financières à travers sa société d’investissement Montyon Capital. Une réunion avec les représentants du personnel de GMD est prévue mardi 22 octobre au ministère de l’Economie, selon un syndicaliste de l’entreprise et un échange de mails avec Bercy consultés vendredi dernier par l’AFP.

Le groupe GMD est l’un des plus grands équipementiers automobiles français : fin 2023, il employait 5 259 salariés dans le monde, dont 1 825 en France, et réalisait près d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires. Elle fabrique notamment de grosses pièces en aluminium comme des pièces d’habillage en plastique pour l’intérieur des véhicules, pour des constructeurs comme Stellantis, Renault ou Porsche. Outre la France, avec des sites à Grandvilliers (Oise), Châteauroux (Indre) ou Valenciennes (Nord), l’équipementier possède notamment de grandes usines au Maroc, en Slovaquie et au Portugal.

Mais ce poids lourd français, fondé en 1987, est aujourd’hui criblé de dettes à hauteur de 350 à 400 millions d’euros. Conséquence, entre autres, du ralentissement du marché automobile en Europe. Montyon Capital souhaiterait en effacer 80% avec plusieurs dizaines de millions d’euros de fonds propres de Pierre-Edouard Stérin. Les négociations sont toujours en cours mais seraient sur la bonne voie. Selon les échos, la moitié de la dette aurait consisté en un prêt garanti par l’État (PGE) accordé pendant la crise du Covid. Ce rachat devrait s’accompagner de la sortie du capital du fondateur de l’entreprise, Alain Martineau. L’entreprise serait rentable sur le plan opérationnel et Montyon Capital souhaite la consolider en la restructurant. Notamment en augmentant ses capacités au Maroc, au Portugal, au Mexique, en Hongrie et en République tchèque et en réduisant parallèlement le chiffre d’affaires réalisé en France de 45% à un tiers.

Un milliardaire ambitieux et controversé

A travers cette acquisition, Pierre-Edouard Stérin continue d’étendre et de diversifier son empire. Classée 94ème fortune de France avec 1,4 milliard d’euros par Défis, l’homme d’affaires s’est enrichi en fondant Smartbox au début des années 2000. Depuis une vingtaine d’années, il multiplie les investissements en tout genre comme dans la restauration (la Pataterie), la beauté (Oh My Cream), la santé (Carmat)… Plus récemment, il jette son dévolu sur les médias. Pierre-Edouard Stérin avait tenté en vain de mettre la main sur l’hebdomadaire souverainiste Marianne. Il a également financé Neo, une sorte de « Rural brut », la chaîne YouTube de débat ultra-polarisée Le Crayon et a acquis l’agence d’influence Marmeladz.

Mais cet entrepreneur discret est récemment sorti du bois lors d’un entretien avec FigaroVox mi-juillet où il affirme « mener une bataille culturelle fructueuse » contre la fabrication de « cerveau gauche ». Pierre-Edouard Stérin peut être décrit comme un homme libertaire, conservateur, catholique et d’extrême droite. Il vise à financer et porter au pouvoir une alliance de la droite libérale et de l’extrême droite dans les dix prochaines années.

Une ambition qui s’appuie sur son projet « Périclès ». Le journal Humanité a pu obtenir un document confidentiel qui dit par exemple : « Pour servir et sauver la France, nous voulons permettre la victoire idéologique, électorale et politique » en défendant certaines valeurs comme « la famille, base de la société », « lieu privilégié du christianisme » Ou « préférence nationale ». Un plan politique et économique établi à l’automne 2023 et qui s’étend jusqu’en 2032 avec 150 millions d’euros d’investissements prévus.

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