Le Mexique suspend ses relations avec l’Equateur à la suite d’une intrusion policière dans son ambassade à Quito
Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador a ordonné samedi 6 avril « suspension » relations diplomatiques avec l’Équateur après que des policiers de ce pays ont envahi l’ambassade du Mexique à Quito dans la soirée de vendredi pour arrêter l’ancien vice-président équatorien Jorge Glas, qui s’y était réfugié quelques mois plus tôt.
Il s’agit d’une « violation flagrante du droit international et de la souveraineté mexicaine »a écrit le président mexicain sur le réseau socialajouter: « J’ai chargé notre ministre des Affaires étrangères (…) de déclarer immédiatement la suspension des relations diplomatiques avec le gouvernement équatorien ».
« Compte tenu de la violation flagrante de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques et des blessures subies par le personnel diplomatique mexicain en Équateur, le Mexique annonce la rupture immédiate des relations diplomatiques avec l’Équateur »a confirmé la ministre des Affaires étrangères Alicia Barcena, toujours sur.
« Ce n’est pas possible, c’est de la folie », a déclaré Roberto Canseco, chef de la section consulaire mexicaine à Quito, à l’agence américaine Associated Press, depuis l’extérieur de l’ambassade. Il a également assuré à la presse équatorienne avoir été frappé par la police.
M.moi Barcena a estimé, à la télévision, que « agression physique » du chef de la mission diplomatique était « clairement perceptible »mais qu’il « était bien » tout comme le reste du personnel.
Jorge Glas condamné pour détournement de fonds publics
Interrogé sur la situation de l’ancien vice-président Glas et sur le fait qu’il a été appréhendé par la police, M. Canseco a déclaré : « Je suis très inquiet, car ils pourraient le tuer ; il n’y a aucune base (légal) intervenir de cette manière est hors de toute norme. »
Le gouvernement équatorien a annoncé pour sa part, vendredi dans un communiqué du ministère de la Communication, que « Jorge Glas Espinel, condamné à une peine de prison par la justice équatorienne, a été arrêté (…) et placé sous les ordres des autorités compétentes ».
« Chaque ambassade a un objectif unique : servir d’espace diplomatique pour renforcer les relations entre les pays »poursuit le communiqué, ajoutant que« aucun criminel ne peut être considéré comme une personne politiquement persécutée ». Ancien vice-président « Jorge Glas a fait l’objet d’une condamnation exécutoire et d’un mandat d’arrêt délivré par les autorités compétentes »c’est précisé.
Jorge Glas, qui a été vice-président de l’Équateur de 2013 à 2018, est accusé d’avoir détourné des fonds publics destinés à la reconstruction des villes côtières après un tremblement de terre dévastateur en 2016. Dans une autre affaire, M. Glas avait été condamné en décembre 2017 à six ans de prison. en prison pour corruption, dans un vaste scandale impliquant la grande entreprise brésilienne de construction Odebrecht.
Un « asile diplomatique illégal », selon l’Équateur
Il a de nouveau été condamné à huit ans de prison pour corruption par la justice de son pays en avril 2020, avant qu’une bataille judiciaire ne s’engage pour l’exécution de sa condamnation, selon la presse équatorienne. Il a été libéré de prison en novembre dernier. En décembre 2023, M. Glas avait déjà demandé l’asile aux autorités mexicaines, selon l’agence britannique Reuters, et s’était réfugié à l’ambassade.
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Vendredi 5 avril, les autorités mexicaines ont officiellement accordé l’asile à M. Glas, au lendemain de la décision de l’Équateur d’expulser l’ambassadrice du Mexique à Quito, Raquel Serur. Ce dernier a été déclaré persona non grata suite aux propos du président Andres Manuel Lopez Obrador concernant les violences politiques en Équateur.
« L’Équateur est une nation souveraine et nous ne permettrons pas à un criminel de rester en liberté », a justifié la présidence équatorienne dans un communiqué vendredi soir. Plus tôt le même jour, le ministère des Affaires étrangères avait confirmé dans un communiqué communiqué que l’Équateur « n’accorderait pas de sauf-conduit » à M. Glas et a souligné que «l’octroi de l’asile diplomatique» par le Mexique « ce n’était pas légal ».
L’ancien président équatorien Rafael Correa, aux côtés duquel M. Glas avait gouverné et qui est actuellement en fuite en Belgique après avoir été condamné à huit ans de prison pour corruption, a écrit sur X que « Même dans les pires dictatures, l’ambassade d’un pays n’a aucun(volonté) pas été violée ».